lundi 27 novembre 2017

Cette musique de Keats, Claude Beausoleil


Cher Claude Beausoleil,

Le poète projette ses mots, accolade toute tendre, à l'égard de votre devancier John Keats (1795-1821), jeune poète anglais fasciné par la beauté du jour, les roses des jardins et souffrant des tourments de l'amour.

En votre agréable musique, on se promène, on se transpose, on marche avec lui dans les brumes londoniennes.  On se perd en rêveries dans les volutes parfumées d'un Earl Grey. Après une lente traversée, on capte la lumière de la Méditerranée.

Venu se réfugier derrière l'ocre des façades romaines, Keats se doute bien de l'éphémérité du temps. Le gravillon roule sous la chaussure près de la Villa Borghese...

Puis on referme le livre.  Qu'est-ce recueil m'a appris ?  Sans aucun doute, la nécessité de s'émouvoir devant le spectacle de la pluie, de l'enfant ému, des paysages peints sous nos yeux.  Force est de constater qu'en son siècle le poète métamorphose la vie. 

Merci Claude Beausoleil pour cette biographie poétique de Keats.  Je compte bien relire votre magnifique ouvrage pour déambuler à nouveau à ses côtés par les rues de Rome.

Vous avez versé les cieux lumineux de l'Italie sur notre novembre québécois.

Respectueusement.

mardi 21 novembre 2017

Grand fauchage intérieur de Stéphanie Filion



Aujourd’hui, nous parlons du premier roman de cette écrivaine parue en 2017 chez Boréal.
Stéphanie Filion est née en 1975 à Saint-Eustache, en banlieue de Montréal.
Elle est détentrice d’une maîtrise en études littéraires à l’UQAM.
Elle est coauteure de carnets parus en 2009, puis auteure de deux recueils de poésie parus en 2013 et en 2015.
Elle a représenté le Canada en littérature (nouvelles) aux VIe Jeux de la Francophonie à Beyrouth.
Grand fauchage intérieur concerne le voyage d’une photographe québécoise, Jeanne, quadragénaire, au Liban.  Elle y croise Julien, Parisien aux racines franco-libanaises, 24 ans, de passage pour une compétition de judo.  D’ailleurs, le titre de ce roman porte le nom d’après une position de judo.
S’ensuit une histoire d’amour impossible, compte tenu de l’âge, du bref séjour de Jeanne dans ce pays, du deuil de son mari et de son fils.
Elle veut photographier les rites funéraires.
On peut établir un parallèle entre cette photographe qui tente de se reconstruire une vie, un présent et ce pays qui tente de se retrouver une identité après la guerre survenue de 1975 à 1990.
Écriture limpide comme la lumière de la Méditerranée en plein midi.
Seul petit reproche, j’aurais aimé percevoir davantage le point de vue de Julien, au niveau de la narration.
Bref, une lecture très agréable pour nous faire découvrir le Liban et Beyrouth.   
De cet envoûtement, on en redemande.

Extraits :
« J’essaie de me repriser, mais tu as laissé des traces partout sur moi. Mon corps ne t’oubliera pas, comme le bois et le velours n’ont rien oublié. »
« Elle riait avec une joie que je découvrais ici.  Le plaisir de ceux qui savent que la paix n’est que passagère. »
« On a beau déclarer quel clan sera le vainqueur, mais dans les guerres, ce sont toujours les femmes qui perdent. »

« Ici, on veut effacer le passé, effacer le mal qu’on a fait et le mal qu’on a eu. »

Rapatriés de Néhémy Pierre-Dahomey


Il s’agit du premier roman de Néhémy Pierre-Dahomey, né en à Port-au-Prince en 1986. Il vit maintenant à Paris, après y avoir suivi des études en philosophie.
Nous sommes dans une histoire de migrations.  Rapatriés, c’est le nom d’un coin de terre pour les échoués de la mer des Caraïbes, de l’exil, de la vie, pour ceux qui n’ont pas réussi à gagner le continent.
Rapatriés, roman publié en 2017 aux Éditions du Seuil, porte aussi sur le déracinement, puisque le personnage principal, Belliqueuse Toussaint, en désespoir de cause a balancé un garçon dans les eaux déchaînées comme une offrande, puis a confié à l’adoption ses deux filles en France et au Canada.  L’une d’elles tentera de la retrouver.  Le seul enfant qui lui resta, un fils adolescent sombra dans la violence et dans la misère, alors qu’elle plongeait dans la folie.
L’auteur disait en entrevue au journal Le Devoir qu’il était contre les frontières, qu’il devrait y avoir une meilleure répartition des richesses au niveau mondial.
Je reste étonné face à la lucidité et à la maturité de l’écriture d’un romancier âgé de 31 ans.  Un auteur à suivre.

Extrait :

« Parce que les jours ne savaient faire que passer, il advint celui où Belli dut se rendre à l’ambassade, territoire de la métropole sur le sol indépendant de la colonie. Belliqueuse Toussaint était un peu déçue que l’endroit ne fût pas tout de marbre.  Elle était, bien entendu, la première arrivée.  N’ayant reçu de la nuit la visite de ses morts, ni des vivants, ni du sommeil, elle affronta l’aube pour se pointer avant sept heures du matin, heure officielle du rendez-vous, devant la porte qui à ses yeux séparait le bien du mal. » 

dimanche 12 novembre 2017

Mille ans après d'Hervé Richard



Cette chronique concerne le roman Mille ans après d’Hervé Richard, publié en 2016, à St-Denis, en banlieue de Paris, chez Mon Petit Éditeur.

L’auteur est français, vivant en Allemagne.  C’est un traducteur et un auteur chevronné croisé sur Facebook.

Ce présent roman me rappelle le roman Vipère au poing d’Hervé Bazin publié en 1948. Roman sur l’enfance, la maltraitance et sur la résilience.  On a affaire ici à un érudit et à un homme à la plume alerte.  Merci mille fois Monsieur Richard.  Je vous souhaite de récidiver mille et une fois.

Le 4e de couverture donne le ton du roman : « Les enfances, comme les grammaires, s’ouvrent sur le présent, et mon présent à moi n’est pas beau à voir.  La maison, c’est sauve qui peut, Maman hurle, Papa n’est pas là. J’ai l’aspirateur à passer et la vaisselle à faire.  Les coups de ma mère partent, automatiques… »

La mère est infirmière, étudiante en droit, belle figure en société, monstre à la maison.
« Depuis toujours, je n’existe pas.  Ma sœur exprime sa passion pour la danse, mon frère sa passion pour la politique, les questions fussent, admiratives, la danse ? la politique ?, mais que moi je parle de ma passion pour le russe, l’auditoire est ailleurs. » p.12

L’enfant, le narrateur de ce roman se questionne sur ses origines. Son grand-père maternel noyé dans la Seine, puis ce journal russe intitulé Odessa 1905-1912 trouvé dans un placard. Le narrateur enfant confond tout.

Dépression postnatale de la mère à la suite de sa naissance.

Infidélité du père.

L’enfant devenu adolescent se réfugie dans l’étudie et fantasme du tuer sa mère.

« Les grammaires me tiendraient lieu de famille. (…) Ici pas de cris, de coups, pas de sang, une famille fidèle et calme, une histoire retracée et reconstruite. Le contraire de mon histoire. » p. 14

Roman thérapeutique pour l’auteur.

« Les mots tour à tour vengeurs, omniscients, guérisseurs seront investis de tous les pouvoirs, leur juxtaposition constituera un roman insolite… » p. 15

Intérêt pour l’allemand et le russe.

« Timide, craintif, incapable d’aller vers les autres, j’attends des langues qu’elles m’expliquent la communication tout en m’en dispensant… » p. 16

Les langues sont une barrière à son désir de vengeance, de tuer sa mère.

Le jeune adulte enseigne, ambiance et milieu qu’il maîtrise, savoir codifié. À ses retours en France, il se réfugie en bibliothèque pour y lire du Bellay, Péguy, Mauriac.
« L’Écriture n’est pas dénouement, mais dénuement. »

Dans le roman, on y trouve des extraits de grammaire, comme un chassé-croisé entre le passé et le présent, puisque les grammaires et les langues étaient ses planches de salut.
« Les types de phrases, les formes de phrases, ce seront mille et huit manières de dire le mal que j’ai de vous. » p. 29

Séparation des parents, la mère cesse de le frapper, le beau-père est sympathique, plaies non cicatrisées du narrateur.

Le narrateur enseigne à Hambourg, fait l’objet de railleries de la part d’un collègue, puis démissionne, le tout suivi par le suicide d’un cousin.

« Les gens qui vous ont fait du mal préféreront s’écarter de vous plutôt que d’avouer leurs erreurs. » p. 32

Livres de russe et de chinois donnés par son père.

« Je n’ai pas parlé de mon père. Je n’ai fait que parler de moi à travers lui…  C’est au travers d’autres personnes que j’ai appris le peu que je sais de lui. » p. 36

Chargé de cours dans un autre lycée.

Sortie d’un livre signé par lui sur la Première Guerre mondiale qui passe inaperçu auprès de la famille immédiate.

« De cette ombre dans laquelle on me tint hier, je tiens le caractère ombrageux d’aujourd’hui. » p. 54

Début de sclérose en plaques.

« Les grammaires étaient ce dont je disposais de plus efficace pour faire, défaire et refaire le monde. » p. 72

« Reste cette écriture décentrée, kaléidoscopique, répétitive, impression des cris et des coups dans le corps même du texte. » p.73

Entrée comme chargé de cours à l’université.

En 2009, poursuite contre une collègue.

« Ulysse peut croiser mille ans, il ne reverra pas Ithaque. »


« Mille ans ont passé.  Je m’étonne de tant de paix.  Je m’étonne que tant d’être qui m’ont volé tant de choses ne me volent plus rien.  Ils sont là quelque part, mais je ne cherche pas à les rejoindre.  Ils ne savent pas que j’ai gagné, ils ne savent pas mon bonheur, ils ne savent pas ma guérison, ils ne savent pas mon équilibre… » p. 106  

Une dizaine de femmes de Gabriel Zimmermann


Auteur français né en 1979 à St-Germain-en-Laye. Il vit et travaille à Paris où il enseigne les lettres modernes dans deux lycées.

Il écrit de la poésie, des récits, du théâtre, des chroniques sur le monde contemporain.
Il tient un blog où il dépose ses nouvelles : www.gzimmermann.blogspot.com

En 2014, la maison Edilivre publiait le recueil de nouvelles et de contes Une dizaine de femmes que proposait l’auteur sur l’amour, la passion, l’amitié et la tendresse.  Le défi est relevé avec brio. Il écrit avec intelligence et empathie pour ses personnages. Somme toute, une plume qui mérite qu’on lui accorde du temps de lecture.

Voici un bref survol du contenu de ce recueil…

Arrière-cuisine :
Laetitia, 30 ans, et ses deux amies. Elle se brouille avec l’une d’elles. Elle quitte son copain pour un garçon plus attentif.

Irène et Malik :
À propos du couple d’Irène : « Son couple s’était usé sans qu’elle s’en rende compte, dans l’imperceptible corrosion de la routine, jour après jour, comme du bois mouillé qui pourrit. »

Un homme cherche un livre sur deux amants auprès d’Irène, bibliothécaire.
Il veut de l’amour, alors qu’elle ne veut qu’un amant.

Aide-mémoire :
Soirées de speed dating dans un bar.  Nouvelle pleine d’humour.  La jeune femme trouvera-t-elle chaussure à son pied ?

Cœur Cœur :
Homme trop épris de sa femme. L’homme néglige leur fils. Il déteste momentanément sa femme.  Retrouvailles.

Une lettre :
Lettre d’adieu d’un homme qui laisse sa conjointe qui s’est fait faire un enfant, alors qu’il n’en voulait pas.  Qui est le plus égoïste ?

Nous :
Un jeune homme veut accompagner une jeune femme à Toulouse. Elle a déjà quelqu’un dans sa vie.
Il tente de la séduire.  Elle doute de sa beauté. Il lui reproche de se comporter en mec.

Elle parle en dormant :
Une femme veut que son mec soit intense.
« Arrache-moi à cette vie qui m’insupporte et délivre-moi de la tendresse que je donne aux miens. »
« Trois fois, j’ai donné la vie mais, de mon cœur, la vie ne résonne pas. »
« Je suis là, dans ma prison dorée, avec un mari et trois enfants. »
« Depuis que vous êtes là, je ne suis plus à moi. »
Elle veut du temps pour elle, pour exister.
Elle préfère donner sa tendresse à ses enfants, mais elle ne ressent plus d’amour plus pour son mari.
Famille = 5 personnes.  Couple = 0.
Elle est déçue aussi de cet amant qui veut se confier.
« Autrefois, j’aimais ta joie, c’était une lumière que tu offrais aux gens ; maintenant, elle me déchaîne. »

Chêne :
Maryse et Philippe, les arrière-grands-parents, presque centenaires, mariés au début du 20e siècle.
Maryse règne sur son clan.
Ils étaient archéologues en Égypte.
La narratrice de cette nouvelle est une arrière-petite-fille.
Couple célébrant leurs 80 ans de mariage, soit les noces de chêne.

Éternel :
Texte poétique d’une jeune femme se débattant entre l’anorexie et la boulimie.
Elle tombera amoureuse…

Dictionnaire féminin-masculin :
Très amusant.
Amour : « Sentiment que les hommes ont du mal à exprimer.  Certains d’entre eux disent à leurs compagnes plusieurs fois par jour je t’aime, alors que d’autres, après 30 ans de vie de couple, ne l’ont jamais avoué.  Il s’agit de trouver un équilibre entre ces deux extrêmes que nous qualifierons pour le premier de radotage et, pour le second, de mutisme. »

Lessive : Il en va de l’importance du tri des vêtements par couleur et par type de fibre pour la femme que de la sélection des timbres par thèmes, pays et époques pour l’homme.

lundi 6 novembre 2017

Recommencements et Le temps du paysage de Hélène Dorion


Cette écrivaine a écrit plus de 30 livres dans une quinzaine de pays. Elle se promène dans le récit, le roman et la prose poétique.  Elle pratique et enseigne le yoga.

Nous avons droit à une lecture intimiste sur le ton de la confidence.  C’est du baume appliqué sur nos plaies.



Commençons avec Recommencements, un récit publié en 2014 chez la maison d’édition québécoise Druide.

Il s’agit d’un livre sur le deuil de la mère bien-aimée, sur l’enfance laissée pour grandir, sur les amours mortes que l’on voulait éternelles et dont on chercher à guérir, sur le confort dont on cherche à se prémunir, contre le temps qui passe…

Le départ de sa mère lui permet une rétrospection sur sa propre vie.  L’épanouissement découlera de ce processus introspectif.

Ce récit rejoint la littérature, la philosophie et la spiritualité.

Citations :
« J’ai tout demandé à l’écriture et d’abord qu’elle me guide vers le centre de la vie.  Ainsi, devait-elle conjurer le silence, pointer vers le ciel, me sauver, c’est-à-dire me révéler ce quelque chose de très haut et d’infiniment secret qui ne nous quitte pas lorsque notre vie se fracture.  Mais il me semblait que l’expérience de la perte – et du deuil – que je transposais dans l’écriture témoignait davantage de ce manque qu’elle ne parvenait à le combler. »

« Le plus souvent nous articulons notre existence autour de l’opposition, mais nous occultons la figure emblématique du triangle.  Ce processus ternaire, à la fois sacré et initiatique, tient fondamentalement à naître, à mourir et à renaître… Le fruit serait donc le dépassement de la fleur qui était dans le bourgeon. »

« On préfère tout changer autour de soi plutôt que de renouveler un seul aspect de notre être ! »

« Il est si difficile de faire face à ce qui, en soit, doit se transformer, que l’on préfère changer ceci ou cela chaque fois que revient le mal-être, et l’on s’invente des maisons pour ne pas avoir à construire celle que l’on pourrait devenir pour soi-même. »

« Libérés de l’étreinte du regret et du ressentiment, les souvenirs enfin rejoignent le cœur, trouvent là l’apaisement, le pardon, cette fenêtre de printemps. »





En 2016, l’auteure est de retour avec Le temps du paysage, où elle assume magnifiquement le texte et les photos.

Ce livre peut se lire seul ou en complémentarité de Recommencements.

L’auteure était en résidence d’artistes à l’automne 2014 à Umbertide, dans la région de l’Ombrie, en Italie, elle passait ses jours à écrire et partageait ses repas avec des écrivains, des compositeurs et des artistes. Lors de son séjour, elle apprit que son père se mourait. Le ciel lumineux de l’Ombrie s’est voilé subitement…

Puis s'ensuivent les souvenirs de l’enfance qui remontent en surface. L’enfant, étant témoin de scènes de la vie conjugale entre deux parents en discorde.

C'est un aussi un parcours de retrouvailles et de réconciliation avec le père que l’on aurait aimé avoir.

Nous découvrons des réflexions sur la vie d’un être bien-aimé, sur sa propre vie et sur l’amour.

Citations :
« La beauté que nous ressentons devant un paysage témoigne de l’amour que nous éprouvons pour notre monde.  Elle suscite l’émotion d’être unis à ce qui est, aiguise aussi la conscience que nous avons de l’éphémère, et donc de la mort. »

« Il n’y aura pas de dernière nuit, pas de dernier matin dans les jardins de l’écriture.  Alors que je regarde la lumière souffler sur la brume, mon père résiste à la vague ultime.  Essoufflé, il m’attend sur la rive, l’âme déjà lointaine, le corps exténué.  Mon âme résonne, si petit dans sa voix.  Je me couche sur le sol humide de nos souvenirs. »

« J’ai quinze ans.  C’est la lutte.  Une lutte qui s’appellerait amour, qui me dicte la manière d’exister dans son regard embrumé.  Mais tout est trop peu, l’horizon s’éloigne à chacun de mes pas. J’ai trente ans.  J’ai quarante ans.  Je ne suis pas celle que mon père attendait.  Nous sommes comme des voyageurs, deux aventuriers en quête d’une route pour nous rejoindre. »

« Une vie humaine s’édifie à partir de son premier cri, de gestes simples puis d’événements, de joies, de manques et de larmes, de silences et de désordres, jusqu’aux visages aimés puis effacés par le temps, - un jour on a une histoire, une somme d’instants qui s’étiolent et s’en vont, on ne sait où.»


« Aucun être n’a aimé en vain, n’a été jeté dans sa fragilité, n’a souffert et fait souffrir sans qu’il puisse remonter jusqu’à l’intime racine de son âme, s’agenouiller devant ses propres ailes pour enfin s’engager tout entier dans l’amour, - cet amour qui, comme la solitude, ne peut mourir. »

Étant moi-même en processus de deuil, j'avoue que ces deux livres m'ont fait un bien fou.  Je compte dorénavant suivre cette écrivaine.  Je vous encourage à faire de même.  Bonne découverte !