jeudi 19 juillet 2018

Animalité de Laurent Baheux et d'Audrey Jougla




L’autre jour en entrant dans ma librairie habituelle, mon regard est attiré par le profil d’un zèbre.  Je prends l’album Animalité, douze clés pour comprendre la cause animale publié en 2018 chez Atlande, juste avant de passer fébrilement à la caisse.

Ce magnifique livre est l’œuvre de Laurent Baheux, photographe et d’Audrey Jougla, philosophe et écrivaine.  Bref, tous les deux sont passionnés d’éthique animale.

On nous propose en fait de changer notre façon de nous positionner par rapport aux animaux.  Par les textes lus, nous réfléchissons sur les animaux que l’on violente, que l’on tue, dont on fait des bêtes de cirque, de somme, de boucherie, de compagnie.

Force est de constater que cette souffrance infligée aux autres espèces du règne animal reflète tout simplement notre malaise face à notre propre condition de mortel, à notre consumérisme maladif et à la maltraitance de la planète Terre.

Somme toute, un ouvrage à lire pour les pistes de réflexion et pour s’émerveiller en regardant ces superbes photos en noir et blanc.  Une œuvre d’éducation pour les petits comme pour les grands.

© texte et photo, Denis Morin, 2018

mercredi 18 juillet 2018

Figures d'écrivains




À l’occasion du 70e anniversaire du Figaro littéraire, vient de paraître en mars 2018 Figures d’écrivains de Jean d’Ormesson à Leïla Slimani, en coédition chez Albin Michel et Le Figaro. Cet ouvrage tourne autour d’une histoire écrite par 70 écrivains en utilisant la technique du cadavre exquis, c’est-à-dire que le deuxième auteur débute son texte à partir de la dernière phrase ou du dernier mot, et ainsi de suite.  Pendant deux, trois jours, les écrivains furent conviés dans un même lieu à se prêter à cet exercice tant pour l’écriture que pour la prise de leur visage.  Il en résulte ce magnifique album anniversaire supervisé par Étienne de Montety.  Quant aux photos, elles furent saisies par Stéphane Lavoué. 

Une fois l’album ouvert, on trouve sur la page gauche le portrait de l’écrivain sur fond d’une page manuscrite.  Sur la page droite, on lit le texte et le nom de son auteur.  Donc, l’écrivain se dévoile triplement.  On constate aussi que chacun voit le monde et cette histoire à voix multiples par le bout de sa lorgnette.

En outre, sur le site d’Albin Michel, il est possible de télécharger une application pour téléphone intelligent ou tablette du contenu vidéo et des textes inédits en lien avec ce projet créatif.  Fait à noter que les fruits de la vente iront à l’association française Lire pour en sortir qui veut favoriser la réinsertion sociale des prisonniers par la lecture et par des visites-entretiens d’écrivains en milieu carcéral.

En 2017, Jean d’Ormesson a quitté ce monde. Puissiez-vous avoir la chance de croiser son regard pénétrant en couverture avant d’aller à la rencontre de tous ces écrivains. J’ai aimé ce beau livre qui orne bien une table à café.  Bonne découverte !


© texte et photo, Denis Morin, 2018

samedi 14 juillet 2018

Un tueur humaniste de David Zaoui





Je jalouse l’auteur, David Zaoui, pour un titre percutant à ce point.  Je sais que ce titre porte en soi des contradictions…  Cela fait sourire.  Je me suis dit : « Tiens, ce roman est pour moi. » Ce bouquin publié chez Paul & Mike en 2016 m’a procuré du contentement et de la joie lors de sa lecture.

Le personnage et narrateur se nomme Babinsky.  À l’orphelinat, il étonnait les employés de l'institution et les autres enfants par son attitude.  Il consolait les gamins tourmentés et les distrayait par son habileté à lancer des fléchettes.  Il ne ratait jamais la cible, jamais.  Devenu adulte, il se fera repérer par des criminels qui en feront un tueur à gages particulier dans la mesure qu’il assassine sa victime après l’avoir rendue heureuse.  Je n’en dirai pas davantage.

Les personnages secondaires tels le barman chinois, l’avocate séduisante et le psychiatre, survivant de la Shoah, sont aussi fascinants.  Ce livre comporte des dialogues rythmés.  On ne s’ennuie pas du tout.  On tourne allègrement les pages de ce roman que je vous souhaite de glisser dans vos bagages de voyage.

Que du bonheur !  Merci David Zaoui !  Un roman à lire et un écrivain à suivre !

© texte et photo, Denis Morin, 2018

samedi 7 juillet 2018

Paroles hors de cage, féminisme et vivre ensemble de Mél Bué



Il y a quelques semaines, j’ai eu la chance de la voir évoluer sur scène lors d’un spectacle de slamésie (contraction ‘’volontaire’’ du slam et de la poésie).  Quelle bête de scène j’ai vu !  Elle récite, chante, danse !  Ses mots s’envolent, vont rejoindre la lune, le soleil. 

Dans ses écrits, on sent la même fougue.  Elle dénonce les injustices, mais propose le dialogue, l’ouverture, la paix pour guérir des blessures, les siennes sans doute et celles de son auditoire et de son lectorat.

Les relations homme-femme, le racisme, les inégalités sociales sont ses chants (sic) d’intérêt et d’expression.  Elle est proactive, s’autoédite et soutient des causes.  Donc, elle ne fait pas que causer, elle s’engage au quotidien.

Dans ce recueil Paroles hors de cage, féminisme et vivre ensemble, les titres de ses poèmes parlent d’eux-mêmes : Femme en devenir / L’adolescente / Ève / Femme racine /Graine d’innocence / La battante / Elle dessine des seins / Journée de la femme / Écorchés vifs / Mimétisme / Faut-il vraiment? / Confusion / Une union, deux saveurs / L’envers du décor / Des mots d’homo / Pouvoir et croyances / Respect pour tous.

« Habitants de la planète
À défaut de vous aimer
Mon appel dans cette lettre :
Commençons par respecter
Les peuples du monde entier
Pour ne pas dire ‘’Je regrette’’. »

Somme toute, une poétesse solidaire à qui on ne peut que souhaiter une très longue vie créative à la manière d’Anne Sylvestre.

© texte et photo, Denis Morin, 2018