dimanche 30 mai 2021

Poète, où te tiens-tu ? de Agnès Whitfield

 

En 2021, les Éditions Sémaphore nous proposent Poète, où te tiens-tu ? essai poétique signé par Agnès Whitfield dans la collection Sémaphore Mobile. Cette enseignante et traductrice ontarienne vit à Montréal depuis 1997. Elle détient un doctorat en littérature québécoise de l’Université Laval.

Elle dénonce la poésie hermétique, jolie et complaisante. Elle se méfie des poètes narcissiques à souhait comme de la peste. Elle veut lire des textes qui portent une empreinte, celle de la réflexion et de l’engagement. En fait, ce livre aurait pu s’intituler Poète, à quelle enseigne loges-tu ? C’est justement cela qui est sous-entendu sous le titre et entre ses lignes.

Agnès Whitfield maîtrise parfaitement la langue de Molière et de Leclerc. On ne peut que s’en réjouir. J’établis un parallèle entre elle et Jim Corcoran, auteur-compositeur-interprète et animateur-radio pour leur élégance et leur amour de la langue. On la sent intègre, juste et droite telle cette femme qui se tient là en bord de lac, observatrice des nuages passagers, du huard qui circule sereinement sur l’onde et d’une colonne de fourmis.

Notre érudite sait contempler le monde comme la cigale, mais sait surtout se retrousser les manches en fourmi besogneuse pour ajouter à notre société des bulles et une saveur de fruits comme on le fait à une eau plate !

Je lui lance à présent le défi d’écrire un roman à propos d’une femme rescapée.

Extraits :

« Mon œil droit a commencé à larmoyer dans la lumière de plus en plus intense de notre atmosphère fragilisée tes mots soigneusement arrangés mais dénués d’entendement ne me rejoignent qu’à grande distance pendant que les vagues du lac se brisent et se cassent se pèsent et se calment et toute la désirante ardeur de mon âme coule irrépressible tout au long de ma joue » (p. 24)

« Dans un monde en reste tes comparaisons calculées et autocongratulatoires n’ont plus aucune pertinence nous sommes tous à la dérive poète et tes vers n’offrent aucune attache à l’univers »  (p. 37)

 

© Photo prise dans Griffintown-Montréal, texte du billet, sauf les extraits d’Agnès Whitfield, Denis Morin, 2021

 

 

 


dimanche 23 mai 2021

Whippet, le départ d'un ami de Huguette Thiboutot

 

La vie est pleine de surprises tant culturelles que culinaires. Il semble bien qu’Huguette Thiboutot, artiste-peintre, musicienne et écrivaine soit aussi de cet avis. Dans le livret Whippet, le départ d’un ami paru en 2021 chez Essor-Livres Éditeur, elle nous présente l’histoire de biscuits renommés au Québec tels que le Goglu, le Ti-coq et le fameux Whippet.

Qui au Québec ne souvient pas d’avoir consommé petit ou grand ce dernier biscuit constitué d’un biscuit, d’une guimauve, d’une enveloppe chocolatée? Le tout accompagné d’un grand verre de lait froid. Il était et il est aussi populaire que les gâteaux Vachon.

On nous raconte de manière très enjouée l’origine du whippet par un dénommé Viau puis le passage à la famille Dare. Si sa fabrication est relocalisée en Ontario, il n’en demeure pas moins un biscuit prisé encore par les Québécois. 

Ce livret à l’écriture si dynamique nous ramène à des souvenirs et à des petits plaisirs du quotidien associés à notre jeunesse.

Ce livre est aussi disponible en versions électronique et audio.


© Photo, texte du billet, Denis Morin, 2021


dimanche 16 mai 2021

La tueuse de Manhattan de Pierre Vaude

 



Pierre Vaude est un homme de théâtre et de lettres. En octobre 2020, il fait paraître aux JDH Éditions , dans la collection Nouvelles Pages, le thriller La tueuse de Manhattan.

L’auteur met en scène Spencer Hogg, un journaliste new-yorkais, qui eut le malheur de provoquer indirectement le coma du fils de Liliana Morales, une psychopathe d'origine cubaine. Bref, il était dans le mauvais lieu au mauvais moment. En outre, Hogg et Morales possèdent un autre point en commun, John Blatters, leur psychiatre. Est-ce que ce dernier et Archie, un militaire vétéran, le protégeront à temps contre la fatalité ?

Comme vous l’avez deviné, ce roman est un tourne-page. Les Américains utilisent l’expression ‘’a page-turner book’’ pour décrire un roman au rythme haletant et au style captivant. De plus, j’aime bien l’idée de la meurtrière comme personnage principal. Ça change des tueurs en série masculins.

Je lance un défi à l’auteur de faire revivre les copains Hogg et Archie dans une nouvelle aventure… Mais pour l’instant, j’invite le public à découvrir ce romancier.

À suivre…

Extrait :

« Psychopathe ou sociopathe, mais intelligent et donc pas si folle que ça. Elle a une cervelle, elle n’en veut qu’aux gens qui lui font du mal ou l’empêchent de faire ce qu’elle veut. Cette fille, d’après Blatters, marche par pulsions violentes, irrépressibles, encore faut-il qu’elle ait une raison de se mettre dans cet état... »

 

© Billet, photo, sauf l’extrait de P. V., Denis Morin, 2021