mardi 21 novembre 2017

Grand fauchage intérieur de Stéphanie Filion



Aujourd’hui, nous parlons du premier roman de cette écrivaine parue en 2017 chez Boréal.
Stéphanie Filion est née en 1975 à Saint-Eustache, en banlieue de Montréal.
Elle est détentrice d’une maîtrise en études littéraires à l’UQAM.
Elle est coauteure de carnets parus en 2009, puis auteure de deux recueils de poésie parus en 2013 et en 2015.
Elle a représenté le Canada en littérature (nouvelles) aux VIe Jeux de la Francophonie à Beyrouth.
Grand fauchage intérieur concerne le voyage d’une photographe québécoise, Jeanne, quadragénaire, au Liban.  Elle y croise Julien, Parisien aux racines franco-libanaises, 24 ans, de passage pour une compétition de judo.  D’ailleurs, le titre de ce roman porte le nom d’après une position de judo.
S’ensuit une histoire d’amour impossible, compte tenu de l’âge, du bref séjour de Jeanne dans ce pays, du deuil de son mari et de son fils.
Elle veut photographier les rites funéraires.
On peut établir un parallèle entre cette photographe qui tente de se reconstruire une vie, un présent et ce pays qui tente de se retrouver une identité après la guerre survenue de 1975 à 1990.
Écriture limpide comme la lumière de la Méditerranée en plein midi.
Seul petit reproche, j’aurais aimé percevoir davantage le point de vue de Julien, au niveau de la narration.
Bref, une lecture très agréable pour nous faire découvrir le Liban et Beyrouth.   
De cet envoûtement, on en redemande.

Extraits :
« J’essaie de me repriser, mais tu as laissé des traces partout sur moi. Mon corps ne t’oubliera pas, comme le bois et le velours n’ont rien oublié. »
« Elle riait avec une joie que je découvrais ici.  Le plaisir de ceux qui savent que la paix n’est que passagère. »
« On a beau déclarer quel clan sera le vainqueur, mais dans les guerres, ce sont toujours les femmes qui perdent. »

« Ici, on veut effacer le passé, effacer le mal qu’on a fait et le mal qu’on a eu. »

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