Avant de lire ce livre, je ne connaissais vaguement de lui
que son admiration pour la chanteuse française Barbara. Nous avons cette même fascination. Un ami sur Facebook m’avait suggéré de m’intéresser
au pianiste. Ainsi, quelques jours plus tard, je poussais la porte d’une librairie
où j’y découvris par hasard le bouquin dont il est question aujourd’hui. J’aime la rigueur des musiciens. La photo nous montre un Alexandre Tharaud
concentré, visage blême sur fond noir. Je fus tout de suite intrigué par ce
portrait à la Rembrandt.
Dans le train du retour vers la maison, je lis les premières
pages de ce récit biographique qui coule comme de l’eau de source.
Les pianistes nous fascinent par l’apparente aisance avec
laquelle le clavier est parcouru par leurs mains agiles. Par contre, Il leur faut tant de discipline
pour atteindre cette grâce. Je découvre qu’enfant,
le pianiste Alexandre Tharaud fabriquait des théâtres, des salles de spectacles. Il découpait sans trop le savoir son avenir d’artiste
dans le carton et le papier, dessinait, pliait, collait... Il se faisait en quelques sorte le metteur en scène de son
imaginaire.
« Montrez-moi
vos mains ! », c’est la phrase
maintes fois entendues tant par l’étudiant qui cherche à maîtriser son
instrument que par le concertiste solitaire, lors d’une soirée mondaine après
le service du champagne. C’est aussi le titre de ce livre publié en 2017 chez
Grasset.
L’auteur se confie dans cet ouvrage sur le métier singulier
de pianiste, sur sa vie d’artiste entre deux valises et entre deux aéroports cherchant
d’arriver à bon port, c’est-à-dire sur scène vêtu de noir avec la partition posée
sur le piano pour contrer les blancs de mémoire. Il livre aussi des commentaires historiques
sur l’instrument et sa disposition sur scène.
Le silence et l’apparent retrait du monde sont choses
communes à bien des musiciens, aux écrivains tout comme aux moines. Somme toute, la quiétude et le silence sont
le prix à payer pour jouer une petite cantate du bout des doigts.