dimanche 14 mai 2023

D(i)eux de Franck Antunes

 


Tenant ma promesse en différé faite à l’auteur Franck Antunes, me voici avec D(i)eux, soit le deuxième tome de sa trilogie publiée chez JDH Éditions.

Quel délicieux délire que cette longue réflexion de l’écrivain alias le narrateur Léo Giraux faite sans censure sur tout et rien, l’économie, les rapports sociaux, la religion, l’écriture ! Tout au long de la lecture, je me suis dit : Sur quelle galère suis-je embarqué ? D’ailleurs, c’est ce qui fait le charme de ce livre indéfinissable à quelque part entre roman, conte philosophique et essai. Perdre ses repères et s’abandonner en toute confiance, le sourire aux lèvres.

Je vous parlerai d’Une d’ici trois semaines, soit le temps de me remettre en douce de cette lecture déstabilisante, mais ô combien pertinente !

Extrait :

« Non, un livre ce n’est pas facile, ce n’est pas du tout cuit, de l’instantané, c’est un objet âpre, presque moche, à la présentation aride… mais avec la richesse d’un Nouveau Monde pour ceux qui veulent, pour les lecteurs… »

 

© Photo, texte du billet, sauf l’extrait de F. Antunes, Denis Morin, 2023


samedi 6 mai 2023

La minute passe sur les épaules de ta voix de Geneviève Catta

 


Geneviève Catta possède la discrétion de la tourterelle au sous-bois. J’avais bien apprécié son recueil de nouvelles Souffles paru en 2021 chez Le Lys Bleu.

Animatrice d’ateliers Les mots, la vie. Elle tient un blogue du même nom. 

La revoici en 2022 chez Pierre Turcotte Éditeur dans la collection Magma Poésie avec le très beau recueil intitulé La minute passe sur les épaules de ta voix où la perte amoureuse s’exprime finement en quatre chants.

On est ici en présence d’une femme seule, à la suite d’une rupture ou d’un deuil. Toutes les options sont de l’ordre du possible. Tout est en demi teintes. On marche avec elle. À la lecture, il me venait à l’esprit des chansons piano-voix de Véronique Sanson et de Juliette Armanet. « Ce que j’ignore – réparer l’amour » donne le ton du recueil entre attente et réminiscences du passé par les objets, quand le souvenir creuse l’absence au cœur et dans les plis des draps. Le spleen prend toute la place en bordure de plage ou de clairière.

L’écriture de Geneviève est un rideau de dentelle traversé par la lumière. Je vous souhaite ce rendez-vous avec ses mots.

Extraits : 

« le chagrin pointait l’entaille infime

douleur drue

mon sang perlait

et

goutte à goutte

bocal renversé

image fracturée

le cœur a fuit »

 

« il suffit de se que

le vide effarouche la lente sente

petits crocs de verdure

à la base du corps

cordons de feuilles

et de fleurs aveugles »

 

© Billet, photo, sauf les extraits de Geneviève Catta, Denis Morin, 2023