jeudi 18 juin 2020

96Bric-à-brac au bord du lac de Charles Sagalane



Dans 96Bric-à-brac au bord du lac paru en 2018 chez La Peuplade, le poète Charles Sagalane est un turbulent gamin qui joue des onomatopées comme un bûcheron jouerait de l’harmonica un soir au camp pour distraire agréablement ses collègues éreintés par l’effort du jour.

Ce poète tient à la fois du galeriste et de l’homme compulsif, conscient du temps qui passe, trop conscient justement pour pouvoir se départir d’un truc banal pour les autres, mais d’une madeleine de Proust pour lui.

Il lui arrive parfois de rédiger un poème en forme de clef anglaise, d’emprunter des extraits de livres à la page 96 et d’en glaner des mots pour créer un poème. Il rit de lui-même en parlant de sa manie de tout accumuler : objets ramenés de voyage au village voisin ou de Katmandou, outils du père ou de l’oncle, instruments quelconques empruntés à un cousin lointain. En fait, tout est prétexte à accumuler dans le chalet, dans la remise à l’arrière du chalet une foule d’objets hétéroclites ayant servi, qui servent encore ou qui ne serviront plus. Le poète détenteur de ce Musée-moi pige dans tout ce fatras matière à poésie, comme si l’ordinaire se couvrait de mica que l’on prendrait pour de l’or. Nos ancêtres français se sont laissés prendre, mais les lecteurs contemporains goûteront cette poésie ludique à souhait, empreinte de nostalgie et légèrement déjantée.

Ce poète à découvrir est issu du Saguenay où bien des artistes tels Arthur Villeneuve ont su ajouter leurs couleurs toniques et vivifiantes aux cultures québécoise et canadienne.

Extraits :

« Boussole
tu te rendras
précisément
où tu te dois
mais n’oublie pas
tu ne parles pas
à une page
tu demandes
tes mots
à des cœurs
de passage »


« Mise à jour
la nouvelle version
comprend
une touche
compassion
une douceur
d’exécution
qui accroît
le jugement
et suffisamment
de mémoire
pour aimer
bien longtemps »

« Lu dans les pensées du père ramasse
je te prête
mes outils
tout ce que tu veux
dans l’établi
mes serre-joints
sont encore chez vous
pis mon souffleur
à feuilles
il est où ? »

« Miss Underwood
ma machine
à écrire
ses petits yeux
noir fesse
fut frappée
amoureuse
d’un piano
à queue
elle l’adora
de toutes ses lettres
il la quitta
staccato »


© Photo, texte du billet, sauf les extraits de C. Sagalane,
    Denis Morin, 2020



dimanche 14 juin 2020

Entretien avec Juan Joseph Ollu


Les terrasses étant fermées, je me suis rendu chez l’écrivain pour partager une bouteille de merlot australien en son salon chacun à son bout de sofa. La vie et la littérature suivent leur cours. L’imaginaire n’est jamais en repos. Il lui suffit d’un personnage, d’une idée, d’une émotion pour que s’amorce un projet d’écriture. De cette discussion autour de l’écriture, il en a résulté cet entretien.  Bonne découverte.


Que représente un livre pour vous ?

Une multitude de choses. Beaucoup de plaisir et de découvertes d’abord. Ensuite il y a l’objet : qu’il soit précieux, ancien, neuf ou de poche, un livre est toujours beau. J’ai grandi parmi eux et depuis toujours ils sont un élément essentiel du décor qui m’entoure, de mes voyages d’où j’en ramène toujours. Il me semble que je n’en posséderais jamais assez ! Je lis beaucoup, mais je relis aussi ; c’est ainsi qu’un livre pour moi, c’est un complice, un vieil ami que l’on retrouve avec joie… ou mélancolie.

Quelle place occupe l’écriture dans votre vie ?

Une place centrale, bien sûr ! Je n’écris pas sans cesse, bien sûr, et le rythme n’est pas toujours régulier, mais je ne peux pas imaginer une existence sans l’écriture. On peut aimer ou ne pas aimer, mais dans la vie, écrire est ce que je sais faire de mieux, c’est ce qui m’apporte le plus de satisfaction. C’est parfois frustrant, difficile, laborieux, mais j’ai une chance inouïe de pouvoir m’y adonner. C’est mon mode d’expression, c’est ce qui me permet de continuer à avancer malgré les aléas, et ça m’apporte beaucoup.

Écrivain du matin, de l’après-midi ou du soir ?

J’aimerais répondre plus précisément mais j’écris un peu n’importe quand, même s’il est vrai que mes idées sont plus claires le matin et le soir que l’après-midi. En revanche je préfère l’été et dans une moindre mesure la fin du printemps et le début de l’automne, car j’aime écrire dehors. Écrire la nuit en plein été, c’est formidable.

Écrire, c’est de famille ou non ?

Écrire précisément, pas tout à fait, même si mon père s’y est adonné, sans toutefois poursuivre dans cette voie. Mais l’amour du livre, de la littérature et des arts en général, ça oui, sans aucun doute. Ça m’a été inculqué au berceau et d’aussi loin que je me souvienne, la culture a joué un rôle primordial dans ma vie et dans certains choix importants.

La littérature peut-elle être représentative d’un peuple ?

Ça, ça mériterait une longue discussion !


Votre écriture est très cinématographique, verriez-vous Un balcon à Cannes ou Dolce vita au grand écran ?

J’adore le cinéma et sans hésitation, je serais extrêmement heureux de voir Dolce vita ou des nouvelles extraites d’Un balcon à Cannes transposés au grand écran. Ce serait un rêve. Ce serait aussi très flatteur qu’un scénariste ou un réalisateur juge mon univers assez intéressant pour se l’approprier et l’interpréter. Ce serait un projet artistique passionnant. Maintenant, je ne sais pas quel effet cette interprétation me ferait, je ne sais pas quelle serait ma réaction devant le visage, la voix et le physique de personnages sortis tout d’abord de mon imagination… c’est l’inconnu et ça m’intrigue. Mais si l’occasion se présentait et que le projet me semblait de qualité, je n’hésiterais pas. Je demanderais peut-être même à apparaître en caméo !

Dans Dolce vita, il y a Adrien pris entre Alejo (dont il n’arrive pas à décrocher) et Maximilien (qui assume bien ses désirs). Au niveau de l’univers LGBT, avez-vous le sentiment de poursuivre à votre façon l’œuvre d’écrivains comme Yves Navarre ou Jean Genest.

À ma façon peut-être. Ce serait un beau compliment. Mais je n’oserais pas me prétendre l’héritier de ces écrivains que j’admire et que j’apprécie beaucoup mais qui ne m’ont pas particulièrement inspiré. J’irais plutôt vers Cocteau, Sagan, Beauvoir, Henry James ou – même si on l’a relativement oublié - Philippe Hériat, qui a écrit un magnifique roman d’éducation sentimentale ambiguë, L’innocent. Ce qui m’intéresse, ce sont les relations humaines et leurs complications, leur profondeur. En revanche, et c’est indéniable, le militantisme et le courage de ces grands écrivains ont certainement quelque chose à voir avec la transformation et la longue évolution de la vision que l’on a de ce qu’on appelle aujourd’hui l’univers LGBT. Et peut-être que sans eux, des personnages comme Maximilien, dans Dolce vita, ne vivraient pas leur sexualité comme ils la vivent, c’est à dire en l’assumant, sans façon et naturellement. En toute liberté. Comme tout le monde devrait pouvoir le faire, peu importe le sexe, la culture, l’orientation sexuelle ou la classe sociale.

Vous arrive-t-il de mener de front deux projets simultanés ?

Oui. Pas toujours, mais ça m’arrive. Passer d’un projet à l’autre me permet de respirer, de me changer les idées tout en continuant à écrire et à créer. C’est ainsi que j’ai écrit parallèlement un recueil de nouvelles et un roman. J’arrive pour l’instant à passer d’un univers à l’autre et à éviter les répétitions…

L’état de grâce face à la littérature, ça existe ?

Ça existe, ça oui, à la fois en tant qu’écrivain ou que lecteur. Rien n’est plus formidable que s’immerger dans l’univers d’un écrivain ou d’un artiste, d’ailleurs. Ça vaut pour le cinéma, la peinture ou la musique. Plus troublant mais tout aussi intense : se laisser emporter par son propre univers quand il prend son envol, quand les personnages commencent à évoluer par eux-mêmes et vous dépassent…

Voudriez-vous traduire des écrivains hispanophones vers le français ?

Je pense que ce serait un exercice très intéressant mais je ne suis pas sûr d’avoir les compétences pour traduire de la littérature. C’est un travail énorme que de traduire un auteur, un monde, des sentiments… J’admire ceux qui ont ce talent. Et aussi, peut-être encore plus ceux qui traduisent de la poésie. Ça, ça me semblerait tout à fait impossible.

Seriez-vous poète à vos heures ?

Je ne sais pas si je pourrais avoir l’audace de me considérer poète mais j’écris en effet de la poésie. Principalement de la prose poétique. C’est un mécanisme de création qui diffère radicalement du roman ou de la nouvelle et qui me détend. J’ai écrit un recueil de poésie au cours de la dernière année, que j’ai intitulé Les poings dans les poches. C’était la première fois que mes poèmes faisaient partie d’un projet précis, d’un ensemble. J’ai beaucoup aimé le rédiger, mais en ce moment j’avoue que je ne sais pas trop quoi en faire, alors je le laisse de côté. J’aimerais bien qu’il devienne un livre et qu’il ait sa vie à lui mais il faudrait pour cela que je me décide à le faire lire, à le présenter et pour l’instant je ne suis pas tout à fait prêt.

Et vos projets d’écriture à venir, quels sont-ils ?

J’ai un recueil de nouvelles intitulé Présents composés qui devait sortir en mai et qui a été repoussé à l’automne prochain. J’aurais bien aimé une publication au printemps mais vu les circonstances… et puis le livre est fini donc je suis à la fois heureux et impatient ! Sinon je termine actuellement un roman dont l’action se déroule entre l’Italie et le Liban, avec un passage à Montréal. Le tout reste à peaufiner, bien sûr. Parallèlement il y a le recueil de poèmes que j’ai mentionné précédemment… À suivre !




© Billet et photos, Denis Morin, Juan Joseph Ollu, 2020

samedi 13 juin 2020

Partir de Christian Lemieux-Fournier




« La vie fait très bien les choses… » comme le dit se bien ma mère. Je vous explique pourquoi tout de suite. Un vendredi, ma mère me téléphone avec sa voix affaiblie pour me dire qu’elle entrait à l’hôpital le lendemain, car le cœur ne va plus. Or, ce même jour, Postes Canada sonne à ma porte. J’ouvre et je trouve Partir de Christian Lemieux-Fournier avec cet arbre-ballon qui monte dans le ciel. Les larmes me viennent aux yeux.

Ce livre de récits personnels vient de paraître en 2020 chez Les Éditions Sémaphore. En contemplant la couverture, je vois un signe. Cela fait depuis deux mois que je dis à ma mère que le Ciel l’appelle.

En privé, j’accuse réception du bouquin à Madame Lise Demers qui dirige la maison. Elle me répond aussitôt en mots rassurants. Merci beaucoup. Ma mère est retournée à la maison, mais le temps lui est compté.

Dans les jours suivants, je lis cinq-six pages chaque soir. Je goûte mon plaisir par fragments. L’auteur très sympathique nous raconte dans une prose accessible et sincère les souvenirs qui le lient à sa mère la rebelle et résiliente, à son père l’infatigable travailler, à Josée la sœur courageuse qui presque mourante planifie un voyage-éclair dans la Grosse Pomme, à Xavier le neveu adorable, à Noémie et à Colin les enfants qui pousse leur père à expérimenter le parachute et la montgolfière, à Michèle l’épouse-fée discrète mais combien efficace.

Ces récits si beaux, si authentiques nous soulignent que nous évoluons reliés les uns aux autres qu’ils soient vivants ou disparus.

Merci à l’auteur pour ce partage émouvant mais jamais mièvre. Le bonheur, il le connaît.

Extraits :

« Je me souviens. De tant et tant de choses. Et d’autres encore, de quoi remplir des pages et des pages. Mais j’ai beau chercher, nulle part je ne trouve, dans aucun dictionnaire, livre, encyclopédie, ouvrage de référence, anthologie, comment j’ai pu oublier, avec une telle mémoire, les noms de mes amis d’enfance et de ma parenté. »

« Après quelques jours, parmi la multitude, en pensant à ma famille, à tous ceux qui sont partis, je me sens curieusement bien, comme s’il y avait un fil à suivre et que je le suivais. Bien sûr, je ne suis qu’un parmi tous, une petite unité; mais j’ai l’impression, non la certitude, d’être à ma place, là, partout, ailleurs, de faire partie de cette vie, d’en être un rouage, un grain de sable pour former la plage, une étoile pour créer une constellation. Dans la multitude je suis. »


© Photo, billet, sauf les extraits de C. Lemieux-Fournier,
    Denis Morin, 2020

vendredi 5 juin 2020

Errance de Mattia Scarpulla



Ce printemps 2020 m’a donné le temps de ce confinement pour lire et relire Errance, le roman particulier de Mattia Scarpulla qui paraît en 2020 chez Annika Parance. Il est à noter que le français est une langue seconde pour l’auteur qu’il maîtrise à merveille.

Mattia Scarpulla est un intello nomade ayant vécu en Belgique, en France avant de s’installer au Québec. Dans son cursus universitaire, il s’intéresse autant aux lettres qu’à la danse. D’ailleurs, il est un docteur ès arts spécialisé en danse de l’Université de Turin. Il s’est impliqué dans des prestations théâtrales et littéraires. Il écrit de la poésie, des nouvelles et aborde ici pour la première fois le roman avec une telle intensité ! Bravo !

Avant d’entrer dans l’objet de ce billet, je dois avouer une chose. J’ai déjà été intervenant en santé mentale et j’ai des membres de ma famille immédiate qui ont eu à gérer leur violence. Certaines scènes ont fait remonter mes propres souvenirs en surface. Donc, des passages du roman sont des coups en pleine gueule, mais ce n’est pas une œuvre sur la folie. On cause ici d’immigration et d’identité. Je tenais à vous prévenir.

Stefano a une copine, Sophie, et leur enfant, Elisa, qu’il laisse au Havre pour séjourner à Brest, dans le Finistère, en Bretagne. Durant ce déracinement temporaire, Stefano boit et en perd ses repères. On est entre le réel et l’imaginaire avec une dichotomie, un dédoublement… Il se promène dans sa tête entre Turin, l’île Saint-Louis à Paris et Groningue. Est-ce que ce passé s’est vraiment déroulé ou est-ce un passé qu’il s’est forgé ? Stefano alias Bruno dérive dans ses pensées. Des éclats de colère surgissent ça et là comme des fragments du passé non réglés, à gommer ou à pulvériser. Ça cogne. Ce roman époustouflant se termine par un épilogue de Sophie qui a repris le contrôle de son existence et l’épilogue d’Elisa partie retrouvée son père. Je me retiens pour ne pas briser le charme de ce superbe roman.

Mattia Scarpulla eut l’idée intéressante d’intégrer des dialogues et des expressions en italien, ce qui confère au récit une couleur méditerranéenne et une authenticité. Connaissant la langue de Dante, je me suis revu marchant dans les rues de Rome avec les voix qui fusent des balcons. Ce fascinant chassé-croisé linguistique est réussi. Un grand lyrisme provient de la musicalité des deux langues.

La liste des pièces musicales mise en toute fin est intéressante, puisque les arts nourrissent les artistes comme ils nourrissent nos jours dont certains événements sont marqués par une chanson, un air entendu.

Vraiment, c’est un tremblement de terre ce roman sur l’identité, la vengeance, les convictions profondes, les classes sociales et le déracinement. Je pense aussi aux jeunes en Occident et ailleurs dans le monde qui tentent de survivre entre les études et les stages. L’auteur fait allusion aux années de plomb en Italie mais sans tomber dans le traité historique. Mattia Scarpulla possède un souffle et un style. Ça tient de l’envoûtement. À lire évidemment.

Grazie mille al scittore per questa meravigliosa opera di arte!

Extraits :


« Nous restons pendant une trentaine de minutes à nous regarder en silence. Nos yeux se remplissent de larmes. Nous levons nos deux poings et les laissons s’abattre brutalement sur la table. Le verre d’Erica se renverse. Je me lève pour éviter le liquide. Un serveur s’approche avec un torchon que j’utilise pour éponger la table et une serpillière qu’il voudrait passer au sol. »

« J’accompagne Rebecca à des soirées, elle me tient la main, me caresse les cheveux tout en parlant avec ses amis, loue mes mille qualités. Rebecca me fascine. Sa double personnalité. L’amour et la haine envers sa famille. Sa tendresse exagérée envers moi en public. Sa froideur et sa valse avec la vengeance lorsqu’on est enfermés dans notre chambre. »


© Photo, Annika Parance,
     Texte du billet, sauf les extraits de M. Scarpulla,
     Denis Morin, 2020



mercredi 3 juin 2020

73Armoire aux costumes de Charles Sagalane



Par cette 73Armoire aux costumes paru en 2016, le poète Charles Sagalane revisite ses souvenirs personnels, familiaux, de voyage. C’est son Musée-moi constitué des observations faites par le principal intéressé.

Il se met en scène et fait des éléments vestimentaires une scénographie ludique, nostalgique, parfois contestataire. Une veste lui rappelle son père, un ourlet sa mère si patiente. La genèse personnelle remonte d’abord aux vêtements de ses proches. Ces costumes sont trophées de mémoire pour qui sait se recueillir, réfléchir sur le cycle des saisons et sur les mots entendus.

En toute similitude, j’ai conservé aussi une couverture de laine tissée par ma grand-mère paternelle, un veston de lin de mon frère trépassé, le chapeau d’été d’un ami cher disparu.

Cela donne un recueil agréable où le poète convie le lecteur à visiter l'armoire aux costumes pour créer son propre parcours.

Opus sensible et brillant !

Extraits :

« Machine à coudre Bernina / Collection Denise Lavoie
« Toi, mon enfant, tu portais le vêtement. Moi j’allais surfiler ta vie brève. Ourler, orner. Point zigzag du quotidien et point plume des jours de fête. Si je n’étais pas ta mère, je tiendrais d’autres cieux. Mais, pour l’heure, marche arrière marche avant – que tu sois beau et résistant.
« Quand tu étais l’enfant, je boutonnais ton vêtement. À toi maintenant d’en découdre avec mes jambes-rêves. C’est ainsi que les choses doivent être. Décousues. Recousues. Et si brèves. Comme ce papier que tu déposes sur mes genoux. »

« Le poète exerce l’élégance de son œil, le chatoiement de ses sensations, l’élasticité de ce qu’il perçoit. Sans cesse, il se fait le vêtement du réel. (…)
« En guise de gamme vestimentaire, le poète fabrique des formes. À d’autres, le soin du patron, de la confection et des retouches, du défilé et de la vente. À lui seul, les voyelles seyantes. »

© Photo, texte du billet, sauf les extraits de C. Sagalane,
    Denis Morin, 2020