Il s’agit du premier
roman de Néhémy Pierre-Dahomey, né en à Port-au-Prince en 1986. Il vit maintenant à Paris,
après y avoir suivi des études en philosophie.
Nous sommes dans une
histoire de migrations. Rapatriés, c’est
le nom d’un coin de terre pour les échoués de la mer des Caraïbes, de l’exil,
de la vie, pour ceux qui n’ont pas réussi à gagner le continent.
Rapatriés, roman publié en 2017 aux Éditions du Seuil, porte aussi
sur le déracinement, puisque le personnage principal, Belliqueuse Toussaint, en
désespoir de cause a balancé un garçon dans les eaux déchaînées comme une
offrande, puis a confié à l’adoption ses deux filles en France et au
Canada. L’une d’elles tentera de la retrouver. Le seul enfant qui lui resta, un fils
adolescent sombra dans la violence et dans la misère, alors qu’elle plongeait
dans la folie.
L’auteur disait en
entrevue au journal Le Devoir qu’il était contre les frontières, qu’il devrait
y avoir une meilleure répartition des richesses au niveau mondial.
Je reste étonné face
à la lucidité et à la maturité de l’écriture d’un romancier âgé de 31 ans. Un auteur à suivre.
Extrait :
« Parce que les jours
ne savaient faire que passer, il advint celui où Belli dut se rendre à
l’ambassade, territoire de la métropole sur le sol indépendant de la colonie.
Belliqueuse Toussaint était un peu déçue que l’endroit ne fût pas tout de
marbre. Elle était, bien entendu, la
première arrivée. N’ayant reçu de la
nuit la visite de ses morts, ni des vivants, ni du sommeil, elle affronta
l’aube pour se pointer avant sept heures du matin, heure officielle du
rendez-vous, devant la porte qui à ses yeux séparait le bien du mal. »
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