Ce livre est paru en 2014 à
Montréal aux Éditions Marchand de feuilles.
Petit conseil d’auteur, de blogueur et de lecteur, quand vous avez la
joie de tomber sur un écrivain qui nourrit vos neurones et votre coeur, suivez ses œuvres à la
trace, lisez son corpus littéraire.
En mars 2018, j’avais lu le percutant
recueil de nouvelles L'allumeuse (voir le billet s’y rapportant). Avide d’en connaître davantage sur l’imaginaire
de Suzanne Myre, je me procure B.E.C. avec sa magnifique couverte composée d’une
femme en attente du prince charmant portant un papillon nacré en guise de loup.
Je vous dis d’entrée de jeu que
ce n’est pas un roman fleur bleue. Tout
le monde reçoit à des degrés divers des coups de bec que la vie peut nous
infliger quand ce n’est pas nous-mêmes qui nous en chargeons sans ménagement.
La lecture fut faite lors de mes déplacements de banlieusard. Mon visage s’est garni d’un large sourire à
maintes reprises dans le train et le métro.
La narratrice, Laurence, s’identifie
à titre de veuve d’entrepreneur. Elle a pourtant
tout pour être heureuse : un travail convenable, un appartement coquet,
beaucoup d’esprit et un chum beau comme un cœur, mais… Jean-Marc, l’entrepreneur
en construction, gère ses chantiers, sa cadence au jogging et fréquente sa
blonde pour des miettes de journée.
Pour se détendre, Laurence
pratique l’origami et la cleptomanie après ses mots croisés. Laurence et Jean-Marc apprécient les films d’auteur,
le théâtre et le rummy. On dirait que je
remplis un formulaire d’une agence de rencontre avant l’internet.
La narratrice ne demande rien d’autre
à son amoureux que des mots doux et du temps à deux. Or, Jean-Marc, ne faisant pas dans la
demi-mesure, offre à sa dulcinée un voyage au Mexique en formule tout inclus.
Les vacances se déroulent bien jusqu’au jour où Laurence est prise la main
dans le sac… Je n’en dis pas plus pour la trame de l’histoire.
Suzanne Myre déborde de tendresse
pour ses personnages et nous guide dans ce roman qui est un véritable « page
turner ». J’ai apprécié Laurence, Jean-Marc, Diep la pharmacienne de descendance vietnamienne, Rémi le psycho-clown gay, la lumineuse Paulina, etc. La plume de l’auteure me fait
penser à du John Irving et à du Françoise Dorin.
Somme toute, voici un livre que
madame voudra lire la première et dont monsieur se régalera par la suite.
© texte et photo, Denis Morin, 2018