Ce poète
aux origines suédoises et françaises, grand, mince, blond, possède un humour
cynique, un regard de philosophe sur la vie. Il passe son temps entre la scène
où il livre sa poésie, une table sur laquelle il écrit et sa vie de famille.
En 2015,
les Éditions la Boucherie littéraire publiaient dans sa collection Sur le
billot le recueil Maison, poésies domestiques et, en 2019, dans la
même collection Faut bien manger.
Les
textes sont savoureux, débordent d’esprit, traitent du couple, de la famille,
de la société, des communications insensées. On sourit devant l’absurdité de l’existence,
mais au fait on pourrait se demander si ce ne sont pas les gens qui tombent dans
l’absurdité sans s’en rendre compte. À vous de juger. Ces textes valent la
peine d’être lus à voix basse dans le transport public, dans le confort du
salon ou sur une scène bien éclairée, micro au bec.
J’ai
pris l’habitude de lire lentement la poésie pour en extraire la pensée du
poète. Je ne peux qu’espérer que ces deux recueils seront montés sur scène en France
et ailleurs pour le bonheur des lecteurs et des auditeurs. À découvrir et à suivre.
Extraits de
Maison, poésies domestiques :
« Tu me dis que tu aimes
bien la poésie,
En particulier ces courts
poèmes japonais
Les sudokus. »
« Tu t’es permis
de m’emprunter mon
Bukowski
pour le lire aux
toilettes.
Le glamour des premiers
jours s’en est allé
comme des chevaux
sauvages dans les collines. »
« Elle me dit
de lâcher prise.
Périlleux
quand on habite au huitième.
»
Extraits de
Faut bien manger :
« Le metteur
en scène
me dit
d’arrêter
de me
cacher
derrière
mon
texte. »
« Je savais pas que t’écrivais.
Il m’arrive
aussi de faire des pâtes.
C’est
dingue.
À la sauce
tomate.
Et t’arrives
à en vivre ?
Seulement
si la cuisson ne dépasse pas neuf minutes.
Ça
alors. Moi, j’écrivais à la fac, je n’arrêtais pas. Mais après, tu sais comment
c’est, l’orientation tout ça. C’est génial de pouvoir vivre de sa passion.
Faut
bien manger. »
© Photo, texte du billet,
sauf les extraits du poète,
Denis Morin, 2019
Aucun commentaire:
Publier un commentaire