J’aime
les livres qui m’amènent ailleurs qui me font voyager et qui me poussent sur
des chemins auxquels je n’aurais pas pensé. Je viens de terminer Fugues
d’Arthur H. (né en 1966), chanteur, musicien, peintre et illustrateur, le fils
de Jacques Higelin (1940-2018) et de Nicole Courtois (née en 1939). Ce livre
est publié en 2019 dans la collection Traits et portraits aux Éditions Mercure
de France. Il s’agit d’un récit biographique agrémenté des photos d’archives
composées de portraits de sa mère, de lui-même et oh surprise ! de partitions
de Jean-Sébastien Bach.
Tout
débute quand Arthur s’intéresse à L’Art de la fugue de Bach. Arthur tente de fragmenter
dans sa tête des passages puis de jouer sur un clavier abîmé dans sa vieille
roulotte en bordure d’un champ. Bach sous une masse de photons lui apparaîtra, en
rêve ou en réalité... Arthur trouvera prétexte de la présence de Bach pour raconter
la fugue de sa mère, en 1957, alors âgée de 18 ans, d’Argenteuil, en Ile-de-France,
pour la Corse. Par la suite, il racontera sa propre fugue en Guadeloupe, à l’âge
de 15 ans, laissant son père, son jeune frère et Coluche retourner à Paris.
Mon père,
ce taiseux, disait souvent qu’on doit savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on
va. Une fois de plus, il avait raison. Le livre Fugues nous apprend
aussi sur la perception qu’avait Arthur H., jeune homme ayant hérité de la
détermination de sa mère et de la fougue créatrice de son père. Bel héritage !
À lire.
Extrait :
« J’avais compris que la vie était vaste, que le
monde était à découvrir. J’éprouvais une sorte de vertige à penser que mon
existence à Paris était peut-être un songe chimérique et que cette nuit
bouleversante était bien plus réelle. Comme ma mère, j’avais l’habitude de dissimuler
mes émotions, ma vie intérieure était beaucoup plus développée que ma vie extérieure.
(…) Il fallait que je découvre, que j’expérimente, que je vive. »
© Photo, texte du billet, sauf l’extrait de l’auteur,
Denis Morin, 2019
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