J’imagine le poète Hervé Richard en train de ranger ses dossiers en
cours pour une ONG humanitaire. Il regarde furtivement ses derniers courriels avant
d’éteindre son appareil. Les ciels gris-bleu d’Allemagne incitent ce Français d’origine
à se replier dans son monde intérieur. Il quitte le bureau en silence. Il mène
sa vie sans bruit, selon toute apparence.
À l’image de sa poésie intimiste habituelle, L’un l’autre, recueil paru chez Bookelis, ne fait pas exception à la règle. Qu’il soit lu beaucoup ou peu n’est pas l’essentiel de sa démarche d’écriture. Il s’exprime, il affirme, il pense et s’émeut.
Sa petite musique très agréable à lire et à relire contient les notes des aveux que l’on dit à soi et que l’on murmure à l’autre, qu’il soit un être aimé ou un lecteur.
Les vers dépouillés et brefs sont de l’ordre du ressenti. À ses mots, il me plaît d’ajouter les cernes d’une coupe sur un napperon, la bouilloire qui siffle l’heure d’une infusion parfumée, une chanson de Barbara que le poète fredonne en choisissant un stylo et un papier sur lequel il écrira un poème comme une déclaration.
Loin de lui l'idée de figer son propos en une certitude. Il n’impose pas une conviction, il suggère plutôt une émotion.
À chaque fois que j’ai eu le plaisir de lire et relire un recueil d’Hervé Richard, je perçois cette agréable valse entre le cœur et la tête. Somme toute, Hervé Richard est un poète à découvrir.
Extrait :
tous les
chemins vont à la mer
que restes-tu
là à attendre
car les chemins
ils vont se rendre
à l’évidence et
à la mer.
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