Geneviève Catta possède la discrétion de la tourterelle au sous-bois. J’avais bien apprécié son recueil de nouvelles Souffles paru en 2021 chez Le Lys Bleu.
Animatrice d’ateliers Les mots, la vie. Elle tient un blogue du même nom.
La revoici en 2022 chez Pierre Turcotte Éditeur dans la collection Magma Poésie avec le très beau recueil intitulé La minute passe sur les épaules de ta voix où la perte amoureuse s’exprime finement en quatre chants.
On est ici en présence d’une femme seule, à la suite d’une rupture ou d’un deuil. Toutes les options sont de l’ordre du possible. Tout est en demi teintes. On marche avec elle. À la lecture, il me venait à l’esprit des chansons piano-voix de Véronique Sanson et de Juliette Armanet. « Ce que j’ignore – réparer l’amour » donne le ton du recueil entre attente et réminiscences du passé par les objets, quand le souvenir creuse l’absence au cœur et dans les plis des draps. Le spleen prend toute la place en bordure de plage ou de clairière.
L’écriture de Geneviève est un rideau de dentelle traversé par la lumière. Je vous souhaite ce rendez-vous avec ses mots.
Extraits :
« le chagrin pointait l’entaille
infime
douleur drue
mon sang perlait
et
goutte à goutte
bocal renversé
image fracturée
le cœur a fuit »
« il suffit de se que
le vide effarouche la lente
sente
petits crocs de verdure
à la base du corps
cordons de feuilles
et de fleurs aveugles »
© Billet, photo, sauf les
extraits de Geneviève Catta, Denis Morin, 2023
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