Quand un homme de lettres arpente depuis si longtemps les planches et les fibres du bois communique avec un jeune prodige en soif de reconnaissance, ça donne inévitablement une rencontre inoubliable.
Le premier rassure le deuxième sur son don et le deuxième stimule le verbe du premier. On est dans le partage en toute authenticité où les egos sont remisés au vestiaire. Tout se dit, se vit ouvertement.
Tu me rappelles un souffle, correspondance en quatre saisons de Robert Lalonde
et Jonathan Harnois chez Boréal, est de l’ordre de Lettres à un jeune
poète de Rainer Maria Rilke. Si j’étais professeur de littérature, je glisserais
ces deux ouvrages comme lectures obligatoires.
On cherche toujours à comprendre la nature de l’écriture, les raisons qui nous poussent à nous exprimer et à révéler les notes de notre musique intérieure à l’écoute et au regard des autres.
Un délice, cette correspondance ! Invitez ces deux auteurs au salon ou à votre table.
Extraits :
« Les mots dardent des confins. Grâce à eux nous savons honorer la complexité. Grâce à eux nous avons des mains capables de casser le cou de l’aliénation. Et alors la solitude devient vents d’aube et nuits d’or liquide. » JH
« L’habitude d’écrire peut empêcher d’écrire – tout comme
l’habitude de s’y risquer, tu le sais. Eh bien, sache que, depuis toi, je ne
compose plus de la même manière, ne rédige plus de la même façon, me fie
davantage à ma mémoire imaginante... » RL
© Photo, billet sauf les extraits de JH et de RL, Denis
Morin, 2023
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