Jocelyn Sioui est un marionnettiste et un conteur doté d’un grand sens de l’humour. Il a fait paraître aux Éditions Hannenorak le conte Poisson d’eau douce.
Il était une fois un artiste wendat, en l’occurrence l’auteur du livre, qui dit s’être inspiré d’après les écrits du Jésuite-anonyme-à-la-face-défacée-par-de-l’eau-ou-des-larmes. Comme vous le voyez, ça donne le ton un brin sarcastique ou poétique du conteur, selon les pages. D’ailleurs, le bouquin est fait autant pour l’oreille que pour l’œil. Suffit d’écouter les péripéties, la bravoure et de voir l’étendue du monde qui se déploie comme si on avait érigé sa tente au sommet d’une tortue géante.
Toujours est-il que Jocelyn Sioui déploie son regard au-dessus des eaux pour nous entretenir d’Auhaïtsic, un jeune héros wendat qui claudique sur la terre ferme, mais qui nage agilement dans l’eau des rivières.
Nous accompagnons son groupe quittant la Baie géorgienne pour se diriger vers le fleuve Saint-Laurent, poursuivis par des guerriers Haudenosaunee, membres du Peuple des longues maisons ou si vous préférez de la confédération iroquoise.
À travers ce jeu de cache-cache à canot et du sauve ta peau si tu peux, Jocelyn Sioui entremêlera le parcours d’Auhaïtsic aux souvenirs de jeunesse de son grand-père paternel Lucien et de sa mère Jocelyne. Lucien aimait bien se promener sur Önanta que l’on désigne aujourd’hui par le Mont-Royal et Jocelyne en fera tout autant pour fuir la violence familiale.
Jocelyn Sioui nous remue dans ses propos savoureux avec ses légendes transportées par les vents d’antan et les faits historiques réels qui remettent tout en perspective et en contexte. Il n’est jamais trop tard pour corriger la trajectoire de la flèche.
Je crois qu’il ne me reste plus maintenant qu’à lire les autres livres de Jocelyn Sioui publiées aux Éditions Hannenorak et d’assister à ses spectacles dès que l’occasion se présentera.
Extrait :
« L’automne était à mi-temps. Les couleurs explosaient
sous les rayons du soleil. La forêt sentait bon. Plus tard, ce même jour de
1650, les six sont arrivés au village. Juste à temps pour fêter la fin de l’été.
De la bouffe, en veux-tu, des chants, des danses, un grand feu. Tout ce qu’il
faut pour se rappeler de célébrer aussi ceux qui sont vivants. »

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