Ah que de surprises dans les boîtes à livres placées çà et là sur nos itinéraires ! Un soir pluvieux rue Fleury à Montréal, ma main déniche un livre que je prends et que je glisse dans un sac avant d’entrer au restaurant. Arrivé à la maison, je le sors de sa cachette, fasciné par le beau visage souriant du jeune homme.
J’ouvre la couverture pour m’imprégner de ce roman unique écrit par Pascal Delorme publié en 2001 chez Stanké. Ce livre est Afin que personne ne puisse nous faire de mal, seul roman de Pascal Delorme. Et quelle surprise ! Et quelle qualité d’écriture qui équivaut à Ce que je sais de toi d’Éric Chacour. Rien de moins.
Gabriel, étudiant, est amoureux d’Étienne, peintre. Le premier ne songe qu’à parfaire ses connaissances, à dévorer les livres qui lui tombent sous la main et à écrire. Et le deuxième veut parsemer des toiles de ses couleurs et jouir de la vie. Un médecin annonce à Étienne qu’il a contracté le VIH. Sous le choc, le peintre refuse momentanément les soins et se réfugie au Bic chez sa mère austère dans le Bas Saint-Laurent. Assise et grillant ses cigarettes, elle le regarde peindre en silence. Elle parle peu, mais ses rares mots s’ouvrent sur la vie, celle du présent et du futur.
La beauté de ce roman sur l’amour, le désir, la sérodiscordance réside dans la narration effectuée par Gabriel qui tient son journal de l’attente et par quelques extraits de lettres d’Étienne. Les deux hommes se manquent cruellement. Aura-t-on droit à des retrouvailles ou non ? Je ne dévoilerai pas la fin.
À votre place, je réserverais l’exemplaire disponible en prêt à la BAnQ. Vous pouvez aussi le réserver à la bibliothèque publique de votre secteur.
Pour Stanké, de grâce, republiez ce livre.
Pour Pascal Delorme, pourquoi nous priver d’une si belle plume ? Vivement
un nouvel opus !

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