Lise Demers avait au préalable écrit trois romans publiés chez Lanctôt éditeur avant de se lancer dans Le poids des choses ordinaires, roman qui donnera le ton aux Éditions Sémaphore qui célèbrent justement en 2023 le 20e anniversaire d’existence.
Quatre comparses voudront cacher un événement peu glorieux de leur passé. Des décennies plus tard, la notoriété leur tombera en quelque sorte dessus. Catherine sera comédienne, Édouard son cousin sera militant, Vincent jouera le ministre et Marceau dirigera une chaire d’études sur le patrimoine. En fait, ce roman à la prose efficace et mordante dénonce les manipulateurs et les exploiteurs de notre société.
Une conférence de presse ébranlera-t-elle les certitudes et fera-t-elle tomber les masques, à l’heure où l’éminent universitaire devait être honoré pour sa longue carrière ?
Qui savait quoi ? Jusqu’où un tel tirait les ficelles ? C’est d’un machiavélisme dramatique et tordu. Je suis étonné par l’actualité de ce livre qui n’a pas pris une ride vraisemblablement.
Je soupçonne Lise Demers, autrice et éditrice, d’être très lucide. Et ça lui sied si bien.
À lire pour Lise Demers. À découvrir aussi la poésie de Gilles Hénault, tout comme le catalogue de cette maison qui favorise la littérature à caractère social.
Extrait :
« Les mollusques n’en
veulent pas de ta vérité. Ils désirent la tranquillité, la paix des loisirs et
des voyages organisés, la tendreté des steaks sur BBQ, une automobile d’entretien
facile et de bonnes émissions de télévision l’automne et l’hiver. Ils ne tiennent
surtout pas à entendre parler de problèmes. Ils élisent le gouvernement pour qu’il
les règle et ils me donnent carte blanche pour que je les camoufle par des
amusements. »
© Photo, texte du billet,
sauf l’extrait de Lise Demers, Denis Morin, 2023
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