dimanche 5 mars 2023

Femme fleuve de Anaïs Barbeau-Lavalette

 

Lire du Anaïs Barbeau-Lavalette relève de la surprise et de l’étonnement. On est sous l’emprise d’une écriture épurée et envoûtante. J’avais beaucoup aimé La femme qui fuit (sur sa grand-mère maternelle, Suzanne Meloche, poète et peintre) et Femme forêt. Voici qu’elle récidive toujours chez Marchand de feuilles avec Femme forêt.

Ce roman oscille la fiction et la biographie. Donc, nous nageons pour la troisième fois dans la bio-fiction. Le fleuve, c’est bel et bien le fleuve Saint-Laurent où la narratrice se choisit et vit des parenthèses sentimentales et sensuelles avec un peintre installé sur une île obsédé par le bleu, celui des eaux, celui du ciel. La narratrice revient tôt ou tard vers son homme et leur fille.

Ce livre traite du désir assumé au féminin, des êtres aimés comme autant de conquêtes et de paysages qui s’ouvrent à notre iris, des liens qui se nouent et se dénouent, de la vie qui s’écoule en eaux des rivières qui filent vers des envies d’estuaire.

L’horizon, c’est l’homme derrière soi. L’horizon, c’est aussi l’homme vers qui on va. Les amours sont plurielles et intenses. Aucun temps pour le regret. Tout est assumé.

À lire évidemment.

Extraits : 

« Tu m’as déjà dit que, pour peindre une vague, tu devais la voir comme une apparition. Épouse le regard de l’enfant sur le monde pour bien l’écrire, pour bien le peindre. Pour le vivre neuf. » 

« Il ne s’agit pas d’un coup de foudre. Il s’agit d’une rencontre. Elle ne s’explique pas; elle est une texture poétique qui s’empare de nos corps. »

 

© Photo, texte du billet, sauf les extraits d’Anaïs Barbeau-Lavalette, Denis Morin, 2023


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