Fabrice Décamps a publié en 2022 chez The Book Edition un recueil de nouvelles intitulé En mémoire d’Arsène Klovatsky. Cet auteur indépendant est aussi photographe et chanteur-guitariste. Le cinéma le fascine aussi. Je le soupçonne d’être de nature très indépendante. Il va son chemin en bon électron libre. Cela lui sied très bien en attendant une juste reconnaissance de son talent.
Son écriture est déjantée, généreuse, avec des descriptions prenantes et envoûtantes. Ses nouvelles se promènent entre la science-fiction et le roman policier. Il met en scène souvent des écrivains qui détruisent ou qui disparaissent incognito... Les ambiances sont étouffantes, lourdes, mais quelle délectation ! On est entre la recherche du bouc émissaire et le besoin d’évasion. Certains personnages marginaux paient chèrement le prix de ne pas évoluer selon les standards de leurs milieux. La psychologie des personnages est fouillée. Rien n’est laissé au hasard. Tout est cohérent. Puis, tout peut basculer au moment inattendu. Subitement. Chute et descente de gueule assurées.
Je lui suggère fortement de se diriger vers le polar.
Quant à vous, lecteurs, lectrices, cet auteur mérite d’être lu. Et quant à moi, j’attends impatiemment les prochains titres à venir.
Extrait :
« Elle n’a pas le
temps de se relire, car déjà les mots s’effacent. Il lui faut tenir le rythme,
tenir à distance, même infime, le blanchiment qui vient, vecteur de ténèbres,
qui sourd de toutes parts, tenir le rythme jusqu’à la dernière syllabe, la
dernière lettre de sa vérité, jusqu’à former autour d’elle un cercle parfait, Ouroboros.
»
© Photo, billet, sauf l’extrait
de Fabrice Décamps, Denis Morin, 2023
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