dimanche 4 septembre 2022

Une vie à écrire, cahiers Yves Navarre no 1

 

À l’automne 2014 se réunissaient à Galway en Irlande des intellectuels, des acteurs du monde littéraire et culturel, des ayants droit afin de réfléchir sur le corpus scriptural d’Yves Navarre (1940-1994). On se souvient surtout de lui pour Le Jardin d’acclimatation qui lui valut le Prix Goncourt en 1980.

Une vie à écrire, dans la collection Cahiers Yves Navarre, publiée en 2015, par les Éditions H & O contient justement les interventions de ce colloque, en plus de deux nouvelles inédites de l’écrivain intitulées Certains oseraient encore prétendre et La gobeuse d’âmes.

Quel écho trouva les écrits de cet écrivain dans ma propre vie ? Navarre et les deux Marguerite (Yourcenar et Duras) sont des coups de foudre de jeunesse. Un enseignant me vit rêveur mélancolique à mes 16 ans et me prêta ses livres perso, soit Le petit galopin de nos corps (Y. N.), Mémoires d’Hadrien (M. Y.) et Barrage contre le Pacifique (M. D.).

Chez Navarre, je découvrais sa manière de décrire la sensualité et une sensibilité à fleur de peau derrière ses phrases brèves, sa ponctuation non conventionnelle, son style parfois hachuré, mais tellement lyrique. Je fus séduit aussi par son visage avec ce je-ne-sais-quoi proustien. Je me reconnaissais en lui tout simplement.

Rédacteur publicitaire, militant pour les droits d’auteur en France, Yves Navarre voulut qu’on le considérât comme écrivain à part entière, pas juste un porte-étendard du monde homosexuel. Tragédien dans l’âme, il aurait voulu gommer le mépris des uns et maintenir fièrement sa place au soleil.

Je remercie l’Association des Amis d’Yves Navarre et aux Éditions H & O de pérenniser cette plume.

© Photo, texte du billet, Denis Morin, 2022


Aucun commentaire:

Publier un commentaire