samedi 16 avril 2022

J'ai embrassé le chant de l'olivine rêveuse avant qu'elle ne touche le sol de Stève Michelin

 

Stève Michelin publiait en 2019 à Nantes aux Éditions du Petit Véhicule le recueil de poésie J’ai embrassé le chant de l’olivine rêveuse avant qu’elle ne touche le sol, qui est magnifiquement illustré grâce à l'oeil d’Anatoly Orlovski. Ce livre-objet se parcourt lentement. On prend son temps. On lit et on relit. On se délecte. Le visuel est l’écho des textes. La sensibilité du poète se présente en parallèle à celle du photographe. Équilibre parfait entre ces deux artistes.

Stève Michelin est un jongleur de symboles libre comme le vent dans l’imagin-aire (sic). Ses poèmes se bâtissent à partir de moments de désespérance face à la bêtise humaine et de clairières lumineuses apaisantes. Le promeneur solitaire se fait solidaire de ses contemporains. Contemplatif en son essence, il préfère les sentes du sous-bois aux larges avenues urbaines. On ne peut s’y opposer. La sérénité est un art de vivre. La musique et l’amour des mots rejoignent les êtres aimés que l’on étreint et le partage de la table.

Issue d’une tradition toute française du maniement du verbe en toute élégance, Stève Michelin saupoudre des images et des sons et me voilà, en quête de sens devant cette beauté étalée. Sa poésie si intelligente et subtile est mieux saisie par le cœur et l’intuition. L’analyse trop savante est à proscrire et à laisser au vestiaire. À le lire, je l’entends déclamer avec confiance la primauté de la vie sur les ténèbres.

Je vous recommande fortement la fréquentation de ses vers. Ravissement poétique au rendez-vous.

Extraits : 

 

« Maintenant que tu as perdu tous tes fruits sous ton pied alexandrin

de cet alcool en jaillira une danse et les étoiles en seront étourdies. »

 

« On dirait bien que j’ai le goût des dégâts

puisqu’ils se livrent à moi

dans leur espérance réparatrice. »

 

« Poème au bord des lèvres du silence

l’haleine sonore

la plume pourfendant l’enclume. »

 

© Photo, texte du billet, sauf les extraits de Stève Michelin, Denis Morin, 2022


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