dimanche 20 mars 2022

Du coup, j'ai fui la France d'Anaïs Gachet

 

Le courrier m’apporte l’essai Du coup, j’ai fui la France d’Anaïs Gachet publié en 2022 chez Hashtag à Montréal.

En lisant le nom de famille Gachet, je pense inévitablement au Dr Gachet, médecin français et ami protecteur de Vincent Van Gogh, le peintre hollandais inconnu de son vivant. Puis retournant le livre pour consulter la photo de la 4e de couverture, je vois la photo de l’autrice que je soupçonne d’être à la fois de la Méditerranée et de la Russie avec cette mélancolie slave dans le regard.

En fait, on est toujours l’étranger de quelqu’un d’autre. Cette nouvelle Québécoise au nom de famille français possède aussi des racines italiennes et russes. Dans cet essai fort pertinent, elle s’interroge sur la différence entre un expatrié et un migrant ou un réfugié. Bien documenté, le livre donne des pistes de réflexion. À cela, elle ajoute deux autres niveaux de lecture avec son vécu personnel et le parcours de ses ancêtres ayant choisi la France comme terre d’asile et d’exil.

Au travail, j’ai un collègue né en France et aux ancêtres belges et hongrois. Il est parti pour les mêmes raisons qu’Anaïs. Si elle a choisi le Québec pour y vivre, ce fut parce qu’elle croyait son avenir tel un horizon ennuagé dans l’Ancien Monde. On ne se déracine pas par plaisir. À présent, elle est travailleuse culturelle à Montréal et ne regrette rien. À lire évidemment pour mieux comprendre les migrations.

Extrait :

« Tant que j’étais une fille blanche vivant dans mon pays majoritairement blanc où personne ne me posait la question d’où je venais, je prenais mon identité pour quelque chose de figé et d’acquis, ou plutôt je ne me posais pas vraiment la question. En arrivant au Québec, je n’étais plus juste moi, j’étais aussi l’autre. »

© Photo, texte du billet, sauf l’extrait d’A. Gachet, Denis Morin, 2022


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