samedi 18 décembre 2021

Lettres en vie du Collectif soins palliatifs

 

Quand je vous dis que les livres nous cherchent et nous trouvent dans le parcours des jours et des nuits. Par le passé, j’ai eu deux tantes qui accompagnaient les patients, tout comme j’ai accompagné des proches vers l’au-delà.

Quand je vous dis que je suis tombé à la renverse, foudroyé par la grâce, en ouvrant la couverture de Lettres en vie du Collectif soins palliatifs de l’Hôpital de la Seyne sur Mer, publié en 2020 par les Éditions La Trace….

Imaginez une équipe soignante composée d’une médecin, de deux psychologues, de deux infirmières, d’une psychomotricienne qui sollicitent la présence de deux frères : Alain Cadéo l’écrivain, Michel Cadéo le peintre. Ces derniers sont allés pendant six ans à la rencontre de personnes vivant dans un service de soins palliatifs. Les résidents figés par la douleur s’ouvrent peu à peu, se révèlent, se mettent à rêver, s’épanouissent à l’approche des deux artistes qui, en écho, amorcent l’écriture de lettres et l’ébauche de portraits. Alain rédige ses mots à l’écran d’un ordi, tandis que Michel peint ses couleurs sur toile et trace ses lignes sur papier. Les deux frères si proches avancent dans ce projet en toute complémentarité. Les autres intervenants ajoutent leurs ressentis. La correspondance se partage avec les patients et entre les membres de l’équipe. 

Le résultat final donne un livre où le cœur et l’esprit se rejoignent, un souffle sur le miroir de toutes ces vies rencontrées. Je recommande ce livre aux aidant.e.s, aux étudiant.e.s de médecine, en soins infirmiers, en psychologie. Cet ouvrage collectif est un juste rappel que le regard est une porte ouverte et que l’écoute rend toute sa dignité à l’autre.

Les droits d'auteurs du livre seront intégralement reversés à L'APSP PACA (Association Pour les Soins Palliatifs) qui est à l'initiative de ce projet.

Extraits :

« Ce qu’il importe de réapprendre et de voir autrement après des siècles esthétisants, c’est la puissante beauté de l’Humain dans tout son corps, y compris, par extension, celui de souffrance. »

« Dans les acacias, les tilleuls, les marronniers en fleurs, tout bourdonnants de vie, il y a aussi le grand parfum des choses qui respirent. Souvent, au milieu de ce petit monde clos, monte le rire de Rose qui est plus fort que le malheur. »

« Pourtant, sachez-le, la densité de votre vie est intacte. Nous la percevons, y compris dans vos silences. Nous aimons ce que vous êtes, qui vous avez été, ce que vous deviendrez. C’est un tout que nous reconnaissons, du verbe ‘’reconnaître’’, qui veut sans doute dire : naître avec, à nouveau. » 

© Photo, texte du billet, sauf les extraits de A. Cadéo, Denis Morin, 2021


1 commentaire: