Maryse Poirier, enseignante et poète, vient de faire paraître en 2021 aux Éditions Hashtag le recueil Les bêtes vivront désormais plus longtemps que nous.
Fauve et Elsa, deux amantes, et leur fille, Clara, vivent dans une maisonnette entourée de nature. Elles s’émeuvent de la lumière, du bruissement des feuilles, des dessins de leur gamine, de la chatte et de la chienne étendues au salon. Elles sont ravies des repas partagés ensemble, du lit fait et défait, des étreintes. Les amours s’épanouissent comme rivière qui dégèle, comme neige fondant au soleil. Puis sans trop que l’on ne puisse s’expliquer pourquoi, Fauve se retire dans une chambre de silence. Le tintement des dents de la fourchette contre la porcelaine remplace les confidences, les mots. Les projets d’avenir s’estompent… Elsa gardera Clara auprès d’elle. La vie reprendra son rythme et sa petite musique.
La poète donne voix surtout à Elsa, mais elle eut la délicatesse de livrer les répliques de Fauve par des passages en italique.
J’imagine ce recueil lu sur scène par deux comédiennes, pendant qu’une enfant dessinerait ses rêves, avec le son enveloppant du violoncelle pour baigner le tout dans la quiétude et l’amertume.
Extraits :
«
nous enfilons les gestes comme une peau souple
une robe soyeuse
est-ce l’intuition
de la première joie »
«
hisser le regard
déposer rivière forêt
rhizomes du jour
sur le flanc des pupilles »
«
devant son jardin à l’anglaise
Fauve se berce
Lui envie son fouillis opaque »
©
Photo, billet, sauf les extraits de Maryse Poirier, Denis Morin, 2021
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