samedi 16 octobre 2021

Dina de Felicia Mihali

 

Felicia Mihali est une femme de lettres et une universitaire polyglotte. Sa pratique scripturale est multiple : romancière, traductrice et éditrice. À titre d’écrivaine, elle est présente sur la scène littéraire au Québec et au Canada anglais. Bref, elle ne passe pas inaperçue. Elle joue de la plume comme un escrimeur utilise l’épée et le fleuret. Fouetté et touche.

Paru tout d’abord chez XYZ éditeur en 2008, voici que Dina réapparaît en 2021 aux Éditions Hashtag. Quelle émouvante surprise ! J’en suis désarçonné.

Comment décrire ce roman troublant ? Une narratrice vivant au Québec veut comprendre les circonstances de la mort subite de son amie, Dina, en Roumanie. Au bout du fil, les parents sont laconiques. On tait la raison. On atténue les circonstances. Ce sera pour la narratrice une occasion de revisiter dans son esprit le passé, le pays, les us et coutumes, les liens au village et avec sa famille, Bucarest, Timişoara, les frontières, le Danube.

Qui a tué Dina ? Dragan, le douanier serbe amoureux fou d’elle; Paul, le nouveau conjoint débonnaire; tout simplement l’usure et la violence de la vie ? Et si Dina n’était pas faite pour ce monde ?

Vous le saurez en lisant ce roman magnifique de Felicia Mihali, car les livres sont une bonne façon de voyager et de s’ouvrir à d’autres ciels.

Extraits :

« Dina avait compris ce besoin, chez Dragan, d’activer la haine du début de leur relation, de ne jamais lâcher sa proie. Il avait perdu. Même si Dina était maintenant presque sa propriété, le guerrier sentait qu’il avait été vaincu, que ce qu’il avait remporté n’était pas du tout une victoire mais la plus terrible défaite. »

« Il y avait aussi une autre Dina, qui renonçait aux guenilles de tous les jours pour s’habiller, se coiffer et même se farder légèrement. Dina révélait alors au monde une beauté d’icône byzantine : son visage était long et ovale, son nez, mince et long, ses yeux étaient profondément noirs, bordés de longs sourcils et un peu obliques… »

 

© Photo, texte du billet, sauf les extraits de Felicia Mihali, Denis Morin, 2021

 

 


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