Charles
Sagalane est un explorateur des sens. Ancien professeur, on ne doit pas se
surprendre s’il concocte de la bière avec son frère ou bien s’il se sert de la
poésie pour montrer, désigner, expliquer le monde, ou du moins sa perception du
monde.
En 2011,
il publiait chez La Peuplade le très beau recueil 51Antichambre
de la galerie des peintres, le
poète y joue de nombreux rôles. Il se fait amateur (dans le sens noble du
terme, c’est-à-dire de celui qui apprécie), spectateur, vagabond rêveur,
contemplatif, peintre en herbe, chroniqueur culturel, historien de l’art, même
modèle. Ses découvertes vont des peintres européens aux peintres nord-américains.
Les textes sur Arthur Villeneuve et Riopelle sont savoureux.
Sagalane
force le regard en ne présentant aucun tableau. Il fait de la picto-poésie en
décrivant l’œuvre ou le processus créatif. La charge émotive est aussi dans le
décor, présente par ce visiteur intéressant. Pour les plus curieux d’entre vous
une liste de tableaux complète le recueil et vous permettra de faire une recherche en
ligne ou dans les manuels d’artistes.
Si vous
aimez la poésie et la peinture, de même que ceux et celles qui savent en parler,
je vous invite à le lire.
Extraits :
« Sans transférer ses études sur la toile, le
peintre a cumulé les représentations que vous avez sous les yeux. Trois têtes,
pourrait-on dire, valent mieux qu’une. »
« À ton départ / j’ai couché les oies blanches /
sur le sol / me suis préparé à l’envol / rappelé / qu’à la petite école / nous
déposions / des objets sur la feuille / qui calque les couleurs / pour le peu
que j’y vois / et de ma main / qui tremble / j’ai fait le plein de bombes
aérosol / au départ invisible / fidèle aux objets de l’atelier / aux prises de
chasse… »
© Photo, texte du billet,
sauf les extraits de C. Sagalane,
Denis Morin, 2020
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