mercredi 20 mai 2020

51Antichambre de la galerie des peintres de Charles Sagalane



Charles Sagalane est un explorateur des sens. Ancien professeur, on ne doit pas se surprendre s’il concocte de la bière avec son frère ou bien s’il se sert de la poésie pour montrer, désigner, expliquer le monde, ou du moins sa perception du monde.

En 2011, il publiait chez La Peuplade le très beau recueil 51Antichambre de la galerie des peintres,  le poète y joue de nombreux rôles. Il se fait amateur (dans le sens noble du terme, c’est-à-dire de celui qui apprécie), spectateur, vagabond rêveur, contemplatif, peintre en herbe, chroniqueur culturel, historien de l’art, même modèle. Ses découvertes vont des peintres européens aux peintres nord-américains. Les textes sur Arthur Villeneuve et Riopelle sont savoureux.

Sagalane force le regard en ne présentant aucun tableau. Il fait de la picto-poésie en décrivant l’œuvre ou le processus créatif. La charge émotive est aussi dans le décor, présente par ce visiteur intéressant. Pour les plus curieux d’entre vous une liste de tableaux complète le recueil et vous permettra de faire une recherche en ligne ou dans les manuels d’artistes.

Si vous aimez la poésie et la peinture, de même que ceux et celles qui savent en parler, je vous invite à le lire.

Extraits :

« Sans transférer ses études sur la toile, le peintre a cumulé les représentations que vous avez sous les yeux. Trois têtes, pourrait-on dire, valent mieux qu’une. »

« À ton départ / j’ai couché les oies blanches / sur le sol / me suis préparé à l’envol / rappelé / qu’à la petite école / nous déposions / des objets sur la feuille / qui calque les couleurs / pour le peu que j’y vois / et de ma main / qui tremble / j’ai fait le plein de bombes aérosol / au départ invisible / fidèle aux objets de l’atelier / aux prises de chasse… »

© Photo, texte du billet, sauf les extraits de C. Sagalane,
    Denis Morin, 2020




Aucun commentaire:

Publier un commentaire