Par un
samedi frisquet et ensoleillé de novembre, nous nous sommes rencontrés pour
discuter d’écriture et de la vie dans un café, puis nous avons marché pour
nous remplir les poumons d’air frais. Voici l’essentiel de cet entretien avec
Stéphane Lefebvre, auteur des romans Infidélités et Quelque
part en Occident.
Comment
en êtes-vous venu à l’écriture de romans ?
C’est la
faute de cet ami que j’appelle « Super héros » (afin de préserver sa réputation)
qui un jour, a osé briser une tradition amicale vieille de plusieurs années, en
ne se pointant pas à notre souper annuel. Le lendemain, j’écrivais mon premier
paragraphe, et pendant plusieurs années, j’ai emmerdé ces mêmes amis avec des
histoires abracadabrantes.
Après
la lecture de vos romans Infidélités et Quelque part en Occident,
je vous ai perçu comme quelqu’un de provocateur et curieux. Ça vous me
ressemble ?
Oui, un
peu. La provocation permet de susciter des questionnements, de réveiller les
gens, tandis que la curiosité est, je crois, une qualité essentielle pour s’ouvrir
aux autres.
Suivez-vous
les gens dans la rue comme le fait Jean-Pierre, personnage de votre deuxième
roman ?
Non.
Mais j’aimerais bien si je pouvais trouver un peu plus de temps.
Vos
personnages sont des nomades, pourquoi ?
C’est
trop facile de rester chez soi.
Avez-vous
songé à d’autres formes d’écriture pour vous exprimer ?
Non. J’aime
bien le roman, ça me convient.
Dans
quel contexte écrivez-vous ?
L’écrivain
est en mode 24/7, il n’arrête jamais… il est toujours à l’affut ! Mais, une
fois que j’ai cumulé la matière brute (idées de toutes sortes) et imaginé les
principaux événements de mon histoire, je dois trouver la solitude et le temps
nécessaire pour m’installer devant mon ordinateur. J’ai donc besoin de tranquillité.
Seriez-vous
capable d’écrire à quatre mains ?
Non.
Êtes-vous
un écrivain qui cherche à distraire ou à faire réfléchir les lecteurs ?
Les
deux. Je crois qu’il faut faire réfléchir autant que possible. En même temps,
il est essentiel que la lecture soit une distraction, un loisir. Il ne faut pas
s’obliger à être lourd et à se prendre au sérieux… je trouve cela snob et
inconvenant. Après tout, ces romans que je propose ne sont que des histoires inventées !
Est-ce
que l’écriture vous donne un éclairage particulier sur la vie ?
Bien sûr.
L’écriture permet de réfléchir et de prendre un certain recul.
Quels
conseils donneriez-vous à de nouveaux auteurs ?
Bof… je
n’ai pas vraiment de conseils à donner, je trouve ça un peu prétentieux de
donner des conseils en littérature. Mais bon, je vais être bon joueur : écris pour
ton plaisir et surtout, fais-le sans attente !
Pourquoi
écrit-on ?
Permets-moi
de paraphraser Mario Vargas Llosa : « pour exprimer une révolte pacifique
contre le monde réel ».
Décrivez-vous
en cinq mots ?
Observateur,
patient, curieux, voyageur, libre.
©
Entretien et photos,
Denis Morin, Stéphane Lefebvre, 2019
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