dimanche 1 décembre 2019

Entretien avec Stéphane Lefebvre



Par un samedi frisquet et ensoleillé de novembre, nous nous sommes rencontrés pour discuter d’écriture et de la vie dans un café, puis nous avons marché pour nous remplir les poumons d’air frais. Voici l’essentiel de cet entretien avec Stéphane Lefebvre, auteur des romans Infidélités et Quelque part en Occident.

Comment en êtes-vous venu à l’écriture de romans ?
C’est la faute de cet ami que j’appelle « Super héros » (afin de préserver sa réputation) qui un jour, a osé briser une tradition amicale vieille de plusieurs années, en ne se pointant pas à notre souper annuel. Le lendemain, j’écrivais mon premier paragraphe, et pendant plusieurs années, j’ai emmerdé ces mêmes amis avec des histoires abracadabrantes.

Après la lecture de vos romans Infidélités et Quelque part en Occident, je vous ai perçu comme quelqu’un de provocateur et curieux. Ça vous me ressemble ?
Oui, un peu. La provocation permet de susciter des questionnements, de réveiller les gens, tandis que la curiosité est, je crois, une qualité essentielle pour s’ouvrir aux autres.

Suivez-vous les gens dans la rue comme le fait Jean-Pierre, personnage de votre deuxième roman ?
Non. Mais j’aimerais bien si je pouvais trouver un peu plus de temps.

Vos personnages sont des nomades, pourquoi ?
C’est trop facile de rester chez soi.

Avez-vous songé à d’autres formes d’écriture pour vous exprimer ?
Non. J’aime bien le roman, ça me convient.

Dans quel contexte écrivez-vous ?
L’écrivain est en mode 24/7, il n’arrête jamais… il est toujours à l’affut ! Mais, une fois que j’ai cumulé la matière brute (idées de toutes sortes) et imaginé les principaux événements de mon histoire, je dois trouver la solitude et le temps nécessaire pour m’installer devant mon ordinateur. J’ai donc besoin de tranquillité.

Seriez-vous capable d’écrire à quatre mains ?
Non.

Êtes-vous un écrivain qui cherche à distraire ou à faire réfléchir les lecteurs ?
Les deux. Je crois qu’il faut faire réfléchir autant que possible. En même temps, il est essentiel que la lecture soit une distraction, un loisir. Il ne faut pas s’obliger à être lourd et à se prendre au sérieux… je trouve cela snob et inconvenant. Après tout, ces romans que je propose ne sont que des histoires inventées !

Est-ce que l’écriture vous donne un éclairage particulier sur la vie ?
Bien sûr. L’écriture permet de réfléchir et de prendre un certain recul.

Quels conseils donneriez-vous à de nouveaux auteurs ?
Bof… je n’ai pas vraiment de conseils à donner, je trouve ça un peu prétentieux de donner des conseils en littérature. Mais bon, je vais être bon joueur : écris pour ton plaisir et surtout, fais-le sans attente !

Pourquoi écrit-on ?
Permets-moi de paraphraser Mario Vargas Llosa : « pour exprimer une révolte pacifique contre le monde réel ».

Décrivez-vous en cinq mots ?
Observateur, patient, curieux, voyageur, libre.



© Entretien et photos,
    Denis Morin, Stéphane Lefebvre, 2019

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