Hervé
Richard nous revient en 2019 chez Edilivre avec le recueil Ce carré de
ciel bleu. La poésie d’Hervé Richard n’est pas clinquante ni vaniteuse,
elle se veut amoureuse et humble. Elle ne crie pas. Elle murmure le désir, l’attente,
la tendresse. On ne s’en lasse pas comme d’une longue étreinte.
Des instants
de voyage et des relents d’enfance surgissent çà et là. La douleur du petit garçon
blessé et humilié fait place à un espoir tout près.
Les
gestes, les rituels, la complicité se renouvellent au gré des saisons. Le poète
abandonne son enfance-chagrin pour sa vie d’homme qui prend son destin en main.
Savoureux, romantique, doux, cordial, le poète se glisse tout juste derrière l’homme
et le traducteur. Il n’y a jamais trop de mots, juste ce qu’il faut avec parfois
des tempêtes passagères dans le cœur de l’auteur et dans la perception du
lecteur. Ce poète que j’aime se révèle en ombres chinoises. À vous de la
découvrir maintenant.
« Nos chaises dans les feuilles faisaient comme deux
îles
Et nous
deux par-dessus avec toi ton chapeau
Le parc
était jonché de nappes et de familles
Au plan
d’eau des enfants et au bout des bateaux »
« Si du passé tout s’effiloche
Les
souvenirs et les sacoches
Au sol
posées
Si
quelque amour au fond des poches
Finie la
classe tinte la cloche
On s’embrassait
D’autres
ont eu droit à des brioches
Je n’ai
eu moi que des taloches
Et des
salées. »
« Regarde, on a éteint de Guernesey le phare
Nulle
trace de toi tu es parti ailleurs
Les
voiles sont rentrées et dans les trains les gares
Accueillent
vertement le dernier voyageur. »
© Photo, Édilivre, 2019.
Texte du billet, sauf les extraits du poète,
Denis Morin, 2019
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