samedi 13 juillet 2019

Planètes de Mario Cyr




Il est nettement plus facile de commenter un roman. On se laisse porter par les anecdotes sur la vie de l’écrivain, le style, l’histoire, mais pour les nouvelles et la poésie, on plonge vers l’essentiel. Pas d’artifices ou si peu…

Mario Cyr, romancier, poète et blogueur, connaît une impressionnante feuille de route avec près d’une vingtaine de titres. Cette fois-ci, il publiait en 2018 le recueil de nouvelles Planètes dans la collection Sauvage chez Annika Parance Éditeur.

L’auteur jette un regard doux-amer sur son époque en une série de nouvelles très brèves. Aucun mot n’est de trop. Les descriptions sont précises. On dirait presque des photos, des portraits exécutés par un photographe de rue, à la manière de Vivian Maier (1926-2009) dont l’objectif captura des scènes de vie à New-York et à Chicago. Il arrive parfois que la vie reprenne ses droits comme deux grands gaillards qui se bousculent et roulent dans l’herbe au cimetière comme le feraient les enfants, malgré le sommeil des morts sous la terre.

Extraits :

Sisyphe : « Un matin, un bac démoli, saccagé, ça ne l’impressionne pas, ne le froisse pas, il saisit son marteau, récupère ce qui est encore bon, pour en faire un autre, c’est tout. »

Folk : « La musique attire deux jeunes voisins, ils viennent d’emménager, il a des dreads blondes, un bongo, elle, des piercings, un harmonica, de petits seins libres sous la camisole, à leur arrivée, l’enfant-lune se redresse à moitié et retombe au fond du hamac, comblé, aux anges, chaque seconde est une joie. »

© Photo, texte du billet,
    sauf les extraits de Mario Cyr,
    Denis Morin, 2019

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