Il est nettement plus facile de commenter un
roman. On se laisse porter par les anecdotes sur la vie de l’écrivain, le
style, l’histoire, mais pour les nouvelles et la poésie, on plonge vers l’essentiel.
Pas d’artifices ou si peu…
Mario Cyr, romancier, poète et blogueur, connaît
une impressionnante feuille de route avec près d’une vingtaine de titres. Cette
fois-ci, il publiait en 2018 le recueil de nouvelles Planètes
dans la collection Sauvage chez Annika Parance Éditeur.
L’auteur jette un regard doux-amer sur son époque
en une série de nouvelles très brèves. Aucun mot n’est de trop. Les
descriptions sont précises. On dirait presque des photos, des portraits exécutés
par un photographe de rue, à la manière de Vivian Maier (1926-2009) dont l’objectif
captura des scènes de vie à New-York et à Chicago. Il arrive parfois que la vie
reprenne ses droits comme deux grands gaillards qui se bousculent et roulent dans
l’herbe au cimetière comme le feraient les enfants, malgré le sommeil des morts
sous la terre.
Extraits :
Sisyphe : « Un matin, un bac démoli, saccagé, ça ne l’impressionne
pas, ne le froisse pas, il saisit son marteau, récupère ce qui est encore bon,
pour en faire un autre, c’est tout. »
Folk : « La musique
attire deux jeunes voisins, ils viennent d’emménager, il a des dreads blondes,
un bongo, elle, des piercings, un harmonica, de petits seins libres sous la
camisole, à leur arrivée, l’enfant-lune se redresse à moitié et retombe au fond
du hamac, comblé, aux anges, chaque seconde est une joie. »
© Photo, texte du billet,
sauf les extraits de Mario Cyr,
Denis Morin, 2019
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