Loui est dramaturge et poète. Il monte sur scène depuis
2000. C’est une bête de scène, un poète avec une voix de conteur, un slameur
qui présente son savoir-faire tant au Canada qu’en France. Sa voix porte et ses
mots nous emportent, nous secouent, nous font voyager. Il a obtenu des prix au
concours de twittérature des Amériques en 2017 et au concours de poésie
Antidote de Montréal en lumière en 2018.
Cette fois-ci, un livre occupe notre attention. En
2019, son superbe recueil de poésie Cinq saisons du corps et autres fièvres
paraît aux Éditions Maïa. En couverture, on voit l’Homme de Vitruve de
Vinci, symbole d’harmonie issu de la Renaissance. Belle audace.
Le poète dénonce au début de ses textes la
précarité du monde, s’indigne des injustices commises, puis devient explorateur
de territoires. Les territoires peuvent se définir par un paysage époustouflant
que par des plongées du corps et du cœur dans le monde intime, car le poète a
besoin d’oxygène, d’espace pour nourrir son imaginaire, pour combler son appétit
de découverte. De plus, il sait se taire pour déchiffrer et lire en silence les
courbes de la bien-aimée.
Pour les plus curieux, le poète parsème çà et là quelques
vers en italique, tandis que le corps du recueil est imprimé avec une police
régulière. Je me suis amusé parfois à suivre les sentiers offerts par l’italique.
On double donc avec une double lecture possible. Le procédé est intéressant.
Vraiment, on en sort vraiment ébahi par la beauté
et la force de ses mots ! Voici, un
recueil où l’artiste et l’artisan ne font qu’un ! J’aime beaucoup et j’en veux encore !
Extraits :
« Je veux te décrire
Tout le pouvoir du ciel
en l’oiseau »
« Je suis le poète oublié
D’un peuple oublié
Mort gelé
Mon peuple
Bleu et blanc
Mort d’effroi »
« Tu danses
Et une lumière fait des
ronds sur toi
Faisceaux de jambes
Tu danses et c’est une
ellipse
Le cœur un prisme »
« La brise emportait nos
idées
Te nouait les cheveux
J’avais pris un pari un
peu fou
Que tu te rappellerais
toujours
De m’aimer
Te souviens-tu de nous
Dans les lichens
Ou dans les blés »
© Photo, texte du billet,
sauf les extraits du poète,
Denis Morin, 2019
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