jeudi 11 juillet 2019

Cinq saisons du corps et autres fièvres de Loui



Loui est dramaturge et poète. Il monte sur scène depuis 2000. C’est une bête de scène, un poète avec une voix de conteur, un slameur qui présente son savoir-faire tant au Canada qu’en France. Sa voix porte et ses mots nous emportent, nous secouent, nous font voyager. Il a obtenu des prix au concours de twittérature des Amériques en 2017 et au concours de poésie Antidote de Montréal en lumière en 2018.

Cette fois-ci, un livre occupe notre attention. En 2019, son superbe recueil de poésie Cinq saisons du corps et autres fièvres paraît aux Éditions Maïa. En couverture, on voit l’Homme de Vitruve de Vinci, symbole d’harmonie issu de la Renaissance. Belle audace.

Le poète dénonce au début de ses textes la précarité du monde, s’indigne des injustices commises, puis devient explorateur de territoires. Les territoires peuvent se définir par un paysage époustouflant que par des plongées du corps et du cœur dans le monde intime, car le poète a besoin d’oxygène, d’espace pour nourrir son imaginaire, pour combler son appétit de découverte. De plus, il sait se taire pour déchiffrer et lire en silence les courbes de la bien-aimée.

Pour les plus curieux, le poète parsème çà et là quelques vers en italique, tandis que le corps du recueil est imprimé avec une police régulière. Je me suis amusé parfois à suivre les sentiers offerts par l’italique. On double donc avec une double lecture possible. Le procédé est intéressant.

Vraiment, on en sort vraiment ébahi par la beauté et la force de ses mots !  Voici, un recueil où l’artiste et l’artisan ne font qu’un !  J’aime beaucoup et j’en veux encore !

Extraits :

« Je veux te décrire

Tout le pouvoir du ciel en l’oiseau »

« Je suis le poète oublié
D’un peuple oublié
Mort gelé
Mon peuple
Bleu et blanc
Mort d’effroi »

« Tu danses
Et une lumière fait des ronds sur toi
Faisceaux de jambes
Tu danses et c’est une ellipse
Le cœur un prisme »

« La brise emportait nos idées
Te nouait les cheveux
J’avais pris un pari un peu fou
Que tu te rappellerais toujours
De m’aimer
Te souviens-tu de nous
Dans les lichens
Ou dans les blés »

© Photo, texte du billet,
    sauf les extraits du poète,
    Denis Morin, 2019


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