Un corpus littéraire, ça se débute habituellement par des poèmes écrits à l’adolescence,
puis par un roman publié ou non. En 1988, Martine Roffinella publia son roman Elle aux
Éditions Phébus. Lors d’une émission de la mythique émission Apostrophes de
Bernard Pivot, ce dernier l’encensa, soufflé par la force du livre.
Comme vous pouvez le constater, je découvre des livres en différé, ce qui
ne me dérange pas le moins du monde.
Ce roman fut si apprécié qu’il fut réédité en 1999 par la même maison. La
photo du haut vous montre l’édition originale et celle du bas la réédition.
Une étudiante adolescente voit entrer une enseignante pour un cours de
français vêtue d’un élégant tailleur rose. C’est la culture, la lumière, la grâce qui apparaissent à ses yeux. Pendant trois ans, l'étudiante retiendra ses
gestes, contiendra ses regards. Mais elle surveillera l'enseignante en bordure du préau, tout
près de l’entrée de l’école. L'étudiante voudra des leçons particulières pour mieux comprendre,
mieux rédiger. Toutefois, l’enseignante ne sera pas dupe du jeu au bout d'un certain temps.
Ensuite, l’étudiante devenue femme se manifestera, exprimera son désir à l’enseignante menant une vie rangée auprès d’un homme et de leur
enfant. L’enseignante tentera de résister…
Peut-on parler d’amour et de désir au même niveau entre deux individus
? Qui aime le plus ? Qui souffre le
plus ? Aimera-t-on sans (se) détruire ? L’une vouvoie pour prendre
du recul, alors que l’autre plonge dans cet amour-là tête première.
Martine Roffinella savait déjà avec ce premier roman comment décrire avec
brio les tourments du cœur et du corps.
Hugo, Duras, Yourcenar savaient parler de l’amour, mais elle aussi. Roffinella,
un must !
Extrait :
« Non, je t’aime, encore plus qu’avant. Un vrai
amour qui dure. Comme dans les romans. Avec des pleurs, des rendez-vous
manqués, des âmes qui se consument, et toujours un qui aime moins fort que l’autre,
qui finit par se lasser de l’amour de l’autre. Elle réplique, je ne me lasse
pas de vous. Mais vous m’effrayez avec votre grande passion… »
© Texte du billet,
sauf
extrait de l’écrivaine,
Denis Morin, 2019
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