Me voici avec le troisième recueil de Mireille
Gagné intitulé Minuit moins deux avant la fin du monde, recueil publié en 2018
aux éditions l’Hexagone.
Ce livre a comme prémisse l’horloge de la fin du
monde créée en 1947 par des scientifiques liés à l’Université de Chicago dans
un contexte de Guerre froide. Selon les
directeurs du Bulletin des scientifiques atomistes de cette institution, à l’aube
de 2018, nous étions à deux minutes avant minuit, soit la fin du monde. D’ailleurs,
la poète le note bien en préambule de son recueil.
Mes impressions : Un brin
d'inquiétude permanente qui plane. Une course à la montre qui débute, course contre la bêtise, la destruction des écosystèmes. L’humain n’en
est pas à ses premières aberrations. La Terre se fait peler l’écorce. Les
capitalistes en extirpent les pépins, mais jusqu’à quand avant les soubresauts, les contrecoups, le point de non-retour ? La poète dresse
un tableau désolant, un constat de nos incohérences, de nos absurdités.
Somme tout, je ne m’éterniserai pas en commentaires ni en indéterminables discours sur la recherche d'exoplanètes.
Ce recueil est un livre-coup de poing qui réveille son lecteur. J’en recommande la lecture que vous soyez
écolo et encore plus si vous vivez dans le déni de l’urgence climatique.
Extraits :
« Arpenter le fossé de l’autoroute
à la recherche d’une bouteille
portant comme message
un long silence. »
« Les
revenants continuent d’affluer
devant elle
l’horloge
indique presque minuit moins deux
c’est le
dernier passage pour rentrer. »
« Elle
n’a pas compris d’où provenait la famille de canards
coincée
sur le terre-plein entre deux voies rapides
n’a jamais
su si elle avait survécu
dans le
rétroviseur
les
souvenirs are closer than they appear.
»
« Elle
ne se retourne pas
la peau
reste derrière
son
corps
d’une
blancheur aveuglante
même les
satellites captent le signal. »
©
Photo, texte du billet,
sauf les extraits de la poète,
Denis Morin, 2019
Aucun commentaire:
Publier un commentaire