mardi 18 décembre 2018

Ravel de Jean Echenoz


Pour me déstabiliser un peu par rapport à mes dernières lectures, je décide d'ouvrir Ravel de Jean Echenoz, roman biographique minimaliste paru en 2006 aux Éditions de Minuit (maison ayant publié maintes fois Duras). 

De Ravel, je ne connais à vrai dire que son Bolero entendu une première fois vers 1980, lors de la sortie du film Les uns et les autres de Claude Lelouch.  J'ai vu le film dix fois en six mois. Donc, j'eus le Bolero en tête pendant un bout de temps tel un vers d'oreille. Quant à Jean Echenoz,  j'avais déjà vu ses livres en librairie sans m'y intéresser.  Maintenant, j'apprends sur le web qu'il se mérita le prix Médicis en 1983 avec Cherokee, puis le prix Goncourt en 1999 avec Je m'en vais.  Bon, j'ai affaire à deux hommes solides. 

J'avoue qu'on peut posséder une bonne culture générale sans avoir tout lu. Pas besoin de se justifier outre mesure.  Par contre, il me plaît de semer sur mon blogue des livres plus ou moins récents, sans aucune gêne.  Un bon livre reste un bon livre, peu importe le moment où il fut écrit. Pas d’âgisme ni pour les écrivains, ni pour leurs œuvres. 

Ce livre porte sur les dix dernières années de vie du compositeur français Maurice Ravel (1875-1937). L'intérêt réside dans l'esprit de synthèse du romancier qui décrit la vie superficielle de l'artiste, son maniérisme, la solitude du pianiste, la vie mondaine après les concerts, les tournées, l'émulation, l'envie, le triomphe, la tristesse, la nécessité de marcher en silence dans la forêt de Rambouillet ou de se réfugier en Provence pour entendre sa petite musique intérieure, la mémoire qui file comme une envolée de notes une fois le public parti et le rideau de scène tiré.

Bref, j'aime et je vous reparlerai à nouveau de cet écrivain.

Extrait concernant la création du fameux Bolero :
« Peut-être a-t-il de qui tenir quant à ce goût pour la mécanique, son père ayant sacrifié la trompette et la flûte à une carrière d'ingénieur qui lui a fait inventer entre autres choses un générateur à vapeur chauffé par des huiles minérales et appliqué à la locomotion, puis un moteur surcomprimé à deux temps, une mitrailleuse, une machine à fabriquer des sacs en papier et une voiture avec laquelle il a conçu un numéro d'acrobatie nommé Tourbillon de la Mort. Il y a en tout cas une fabrique qu'en ce moment Ravel aime bien regarder, sur le chemin du Vézinet, juste après le pont de Rueil, elle lui donne des idées. Voilà : il est en train de composer quelque chose qui relève du travail à la chaîne.  »

© Photo, texte de ce billet,
    sauf l'extrait, Denis Morin, 2018 

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