samedi 25 août 2018

Roman russe d'Hervé Richard





J’aime Hervé Richard, son style, ses airs de mec faussement détaché quand il écrit, alors que c’est un grand livre ouvert.

Il a fait publier à l’automne 2017 Roman russe chez  Edilivre.  Il s’agit de courts récits de vie, des confidences.

On débute par Lettre à des gens peu connus à propos de ce que l’on dit, l’on tait, l’on révèle.

Dans Peut-être un jour, il se dit un enfant différent des autres bambins.

Dans Roman russe, il parle de l’austérité de la langue russe et de l’apprentissage de cette langue.  Il confie que cette langue ressemble à sa façon de structurer le temps et les aspects du temps.

Dans Méditations, il émet des réflexions sur la présence ou l’absence de Dieu.  Il s’émeut de la qualité du recueillement dans une église vide.

Dans Du temps perdu, on lit un dialogue avec Socrate qui préfère mourir dans deux jours pour rester fidèle à ses convictions.

Dans Arthur, c'est Arthur Rimbaud qui s’adresse par une lettre fictive à un professeur qu’il admirait beaucoup.

Dans Mon tendre ami, il évoque ceux qui sortent de notre vie quotidienne, mais dont le souvenir resurgit, alors qu’on ne pensait plus à eux.

Dans Questionnaire, ce sont des gestes qui font que l’on garde ou que l’on repousse une histoire d’amour ou les amis que l’on choisit. Ce texte se termine par une réflexion sur l’écriture.

Dans Cette douceur aussi, un fils écrit une lettre pleine de tendresse à son père.

Dans Immortelle, il évoque une grand-mère bienveillante.

Voici ce que cet écrivain dit au sujet de l’écriture : « On ne devrait pas écrire.  Le premier mot vous conduit au second et le second vous livre à tous les autres.  Parfois devant un souvenir douloureux, on se ferait couler un bain.  Là, protégé par cette eau savonneuse, on serait à l’abri de l’écriture, loin de ses feuillets et des encres. »

Un écrivain à découvrir sans faute.

© texte et photo, Denis Morin, 2018

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