vendredi 17 août 2018

La partition de Suzanne de Danielle Dussault






Les femmes au Québec sont souveraines dans les arts et les lettres, héritage des Filles du Roy, des religieuses, des femmes autochtones et métisses, qui ont fondé la Nouvelle-France.  Hier, il y avait Gabrielle Roy, Anne Hébert et Claire Martin.  Aujourd’hui, il y a Hélène Dorion, Suzanne Myre, Yolande Villemaire, Danielle Dussault et bien d’autres encore…

J’ai choisi de vous parler du roman La partition de Suzanne de Danielle Dussault, paru chez Lévesque éditeur en 2012, parce que fasciné par le titre et la belle illustration abstraite de Suzanne Cohu.  Je savais d’emblée qu’on y parlerait de musique et surtout de musiques intérieures, lancinantes, envoûtantes, dont on n’arrive pas à faire taire.  Ce serait trop facile si l’on pouvait éteindre cette envolée lyrique, pour ne pas dire cette vague sonore comme on accroche un vêtement à la patère.

Peut-on choisir sa mort, surtout par un soir de Noëau moment où l’on chante à pleins poumons le Minuit, chrétiens ?  Peut-on décider de blesser les êtres chers ?  À qui doit-on laisser des souvenirs ?  En fait, qui les mérite ?  La mère étouffante, la sœur qui a plus de talent que soi, un camarade de classe.

Dans La partition de Suzanne, l’écrivaine Danielle Dussault orchestre bien les voix avec des narrations multiples : Suzanne, Étienne (élève et future musicien), Myriam (qui cherche un sens et qui prend un pseudonyme de chanteuse pour se libérer du drame), Janie (enseignante, pianiste, fille qui fait livrer des oranges à son père en prison), Benoît Eicher (professeur de musique, admiré de tous, détenu), Suzanne.

Somme toute, ce roman psychologique nous questionne sur le talent, les femmes qui cherchent à s’exprimer par les arts et sur la rédemption par la musique.  Émouvant et brillant roman !  À lire absolument !

© texte et photo, Denis Morin, 2018

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