Les femmes au Québec sont souveraines dans les arts et les lettres,
héritage des Filles du Roy, des religieuses, des femmes autochtones et
métisses, qui ont fondé la Nouvelle-France.
Hier, il y avait Gabrielle Roy, Anne Hébert et Claire Martin. Aujourd’hui, il y a Hélène Dorion, Suzanne
Myre, Yolande Villemaire, Danielle Dussault et bien d’autres encore…
J’ai choisi de vous parler du
roman La partition de Suzanne de Danielle Dussault, paru chez Lévesque
éditeur en 2012, parce que fasciné par le titre et la belle illustration
abstraite de Suzanne Cohu. Je savais d’emblée
qu’on y parlerait de musique et surtout de musiques intérieures, lancinantes,
envoûtantes, dont on n’arrive pas à faire taire. Ce serait trop facile si l’on pouvait
éteindre cette envolée lyrique, pour ne pas dire cette vague sonore comme on accroche
un vêtement à la patère.
Peut-on choisir sa mort, surtout par
un soir de Noël au moment où l’on chante à pleins poumons le Minuit, chrétiens ? Peut-on décider de blesser les êtres chers
? À qui doit-on laisser des souvenirs
? En fait, qui les mérite ? La mère étouffante, la sœur qui a plus de
talent que soi, un camarade de classe.
Dans La partition de Suzanne,
l’écrivaine Danielle Dussault orchestre bien les voix avec des narrations
multiples : Suzanne, Étienne (élève et future musicien), Myriam (qui
cherche un sens et qui prend un pseudonyme de chanteuse pour se libérer du
drame), Janie (enseignante, pianiste, fille qui fait livrer des oranges à son
père en prison), Benoît Eicher (professeur de musique, admiré de tous, détenu),
Suzanne.
Somme toute, ce roman psychologique
nous questionne sur le talent, les femmes qui cherchent à s’exprimer par les arts
et sur la rédemption par la musique. Émouvant
et brillant roman ! À lire absolument !
© texte et photo, Denis Morin, 2018
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