On croit choisir nos lectures. Eh
bien, on se trompe ! Souvent, les
livres nous tombent entre les mains en temps opportun. Notre vie leur lance un appel.
Voici l’exemple. En 2017, j’écrivais
Modigliani,
regard vers l’abîme, sur ce personnage envoûtant tant par sa vie tourmentée,
ses œuvres énigmatiques et belles, que par son histoire d’amour avec la
mélancolique Jeanne Hébuterne. Ces
derniers mois, je franchissais le seuil de la boutique en ligne d’une librairie pour dénicher la jaquette du roman Vers la beauté avec le portrait de
Jeanne Hébuterne peinte par son fiancé. Il
me fallait cette nouvelle parution de David Foenkinos parue chez Gallimard en
2018.
Dès les premières pages, Antoine Duris, professeur d’histoire de l’art, dépressif,
troque son poste d’enseignant aux Beaux-Arts de Lyon pour un boulot de gardien
au Musée d’Orsay, à Paris. On se demande si cette fuite n'est que pour panser son cœur blessé après une rupture... Dans ce
nouveau travail, il se perd en moments contemplatifs et introspectifs.
On fait aussi la connaissance de Camille, talentueuse, taiseuse, frappée
par la grâce créatrice.
Il appert que le professeur invite ses étudiants à évoluer et que l’artiste
apporte sa touche de beauté dans cet apparent chaos qu’est le monde. David Foenkinos m’a bien mené vers la beauté. Ce roman ferait un très beau film, avis aux
scénaristes et aux réalisateurs !
Je termine ce billet par un extrait qui vous donnera le ton du livre :
« Au fil des jours, Antoine serait happé par la force de ce tableau. Jeanne
(Hébuterne) lui faisait survoler les heures.
Il continuait parfois à lui parler, comme à une confidente. Cela lui faisait du bien. Chacun cherche son propre chemin vers la
consolation. (…) Pour Antoine, la
contemplation de la beauté était un pansement sur la laideur. Il en avait été toujours ainsi. Quand il se sentait mal, il allait se
promener dans un musée. Le merveilleux
demeurait la meilleure arme contre la fragilité. »
© texte et photo, Denis Morin, 2018
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