samedi 17 mars 2018

Scrupule & Silence de Marc-Antoine Leblanc



Ce recueil de poésie est paru, à Lévis, aux Éditions de la Francophonie, en 2017.

L’auteur est âgé de 25 ans et travaille à titre d’intervenant en santé mentale à Montréal.  Il croit dans l’engagement social. 

Voyez le héron qui nous toise et qui semble pris dans une mare de pétrole.  S'agit-il d'une métaphore au sujet du citoyen contemporain ?  C'est possible et plausible.

Je me permets de placer au centre de ce billet des citations illustrant la pensée du poète comme celle-ci.
« La liberté d’expression
Devant elle, tous en pâmoison
Quelle tonitruante déception,
Qu’elle vienne sans obligation. »

Dans cette première parution, Marc-Antoine Leblanc manie habilement la langue de Vigneault et de Miron.  J’ai retrouvé sous sa plume une ferveur politique qui me rappelait le Québec des années 1970.

« Les poètes sont les paratonnerres de
l’amère colère,
D’un peuple foudroyé par son analphabète
éducation. »

En fait, il dénonce les citoyens amorphes qui se taisent et qui ont renoncé à leurs rêves.  Il veut une langue française forte et fière, déjouant les pièges de l’assimilation et d’une culture médiatique à l’heure des téléréalités.  Il se méfie de notre modernisme performant et du consumérisme dans nos Babylone de béton, d’inox et de silicone.

« Ma langue dégoupille
Les patates chaudes
Du politiquement correct
Du socialement incorrect
Du vide intellect
Que l’on taillade lâchement
Sans éplucher la peau. »

Selon lui, l’apathie des gens et le vide médiatique contribuent à l’asservissement des populations par les puissants de ce monde.

Ce recueil comporte aussi des moments tendres et sensuels, à mi-chemin entre félicité et tourment amoureux.

Je souhaite à ce jeune poète de conserver des années durant son amour de la langue française, des autres et de la vie.  Voici un jeune poète à l’aube d’un beau parcours littéraire.  À suivre…


© texte et photo, Denis Morin, 2018

2 commentaires:

  1. Bravo et mes félicitations mon ami Denis Morin, plein de succès
    Mes amitiés
    Fattoum.

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    1. Je vous remercie. Je n'ai que le mérite d'écrire sur des auteurs que j'estime et dont les mots font écho en moi. Cordialement.

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