vendredi 9 mars 2018

L'étreinte des vents d'Hélène Dorion



Ce récit vient d’être réédité chez Druide, à Montréal, en janvier 2018.

Voici mes impressions…  La tempête avait déraciné les arbres, arraché les repères, gommé les certitudes.  Hors du repaire de la sécurité, de la routine et de l’amour, on se sent perdu, abandonné. Un arrêt forcé s’impose pour constater les dégâts, subir la déconfiture, souffrir d’une apparente solitude.

Ensuite, on fait un retour sur soi à la manière du film rembobiné avant d’accepter de laisser tomber ce que l’on croyait permanent.  Les proches nous consolent, mais on reste sur sa faim affective. On croyait que la félicité serait le menu du jour pour toujours.  On écoute en boucle Jean-Pierre Ferland, Piaf et Reggiani, en cherchant les pourquoi et les comment, à propos de cet amour parti, de cet échec. On vit des mois durant ce deuil.

Enfin, on accepte que les nuages sombres soient là.  On ne combat plus.  On devient témoin du vide vertigineux laissé par les attentes face à l’autre.

Peu à peu, on sent l’air frais sur la peau.  Le souffle se régularise.  On se reconnecte au monde.  On goûte le présent, juste avant de constater que le ciel s’éclaircit.  Un matin, on se surprend à taper du pied en écoutant Ray of Light de Madonna.

Étant des êtres de relation, on se remet à lire, à écrire pour donner sens à sa vie.  Une ouverture point à l’horizon.  Des projets et des visages différents apparaissent.  Apaisé en soi, on se tourne vers l’autre.  On en vient à comprendre que nous sommes des étoiles d’une même constellation, que la fin appelle la genèse du recommencement, que l’aube succède à la nuit, que ce cycle de vie comporte des phases temporaires et transitoires tel un littoral redessiné, selon les heures et les marées.

Pardonnez-moi ma prose poétique pour tenter bien humblement de résumer cet émouvant récit.  Hélène Dorion est une écrivaine-phare, rien de moins !

Pour les plus curieux d'entre vous, je vous invite à parcourir le billet rédigé auparavant sur ce blog, au sujet de Recommencements et Le temps du paysage.


© texte et photo, Denis Morin, 2018

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