Ce récit vient d’être réédité
chez Druide, à Montréal, en janvier 2018.
Voici mes impressions… La tempête avait déraciné les arbres, arraché
les repères, gommé les certitudes. Hors
du repaire de la sécurité, de la routine et de l’amour, on se sent perdu,
abandonné. Un arrêt forcé s’impose pour constater les dégâts, subir la
déconfiture, souffrir d’une apparente solitude.
Ensuite, on fait un retour sur
soi à la manière du film rembobiné avant d’accepter de laisser tomber ce que l’on
croyait permanent. Les proches nous
consolent, mais on reste sur sa faim affective. On croyait que la félicité
serait le menu du jour pour toujours. On
écoute en boucle Jean-Pierre Ferland, Piaf et Reggiani, en cherchant les
pourquoi et les comment, à propos de cet amour parti, de cet échec. On vit des
mois durant ce deuil.
Enfin, on accepte que les nuages
sombres soient là. On ne combat
plus. On devient témoin du vide
vertigineux laissé par les attentes face à l’autre.
Peu à peu, on sent l’air frais
sur la peau. Le souffle se
régularise. On se reconnecte au
monde. On goûte le présent, juste avant
de constater que le ciel s’éclaircit. Un
matin, on se surprend à taper du pied en écoutant Ray of Light de Madonna.
Étant des êtres de relation, on
se remet à lire, à écrire pour donner sens à sa vie. Une ouverture point à l’horizon. Des projets et des visages différents
apparaissent. Apaisé en soi, on se
tourne vers l’autre. On en vient à
comprendre que nous sommes des étoiles d’une même constellation, que la fin
appelle la genèse du recommencement, que l’aube succède à la nuit, que ce cycle
de vie comporte des phases temporaires et transitoires tel un littoral
redessiné, selon les heures et les marées.
Pardonnez-moi ma prose poétique
pour tenter bien humblement de résumer cet émouvant récit. Hélène Dorion est une écrivaine-phare, rien
de moins !
Pour les plus curieux d'entre vous, je vous
invite à parcourir le billet rédigé auparavant sur ce blog, au sujet de Recommencements
et Le temps du paysage.
© texte et photo, Denis Morin, 2018
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