En couverture de Libera
me, des fleurs mystérieuses reposent derrière une vitre tel un être qui
veille. Le titre lui fait appel aux âmes tourmentées, à la religion,
au passé qui nous hante… Mon intuition
avait vu juste.
L’histoire débute avec Franz Jirsa,
un créateur de l’Université Concordia qui joue avec des algorithmes en vue de
constituer une mémoire à des avatars dans les mondes virtuels. Tout semble lui
réussir : bon boulot, vie amoureuse sans trop de contraintes, mais ce
cocon rassurant se voit secouer lors de la réception de lettres anonymes glissées
au bureau sous le seuil de sa porte. Il
cherche à comprendre et le lecteur tout autant…
Fait à noter que c’est le deuxième
roman que je lis abordant le thème des mondes virtuels. Yolande Villemaire l’a fait dans son
excellent roman Le rose des temps publié chez Druide.
Danielle Dussault fait référence
souvent au poète chanteur Leonard Cohen, figure emblématique de la culture
mondiale et montréalaise. On sent bien l’ambiance
montréalaise avec le boulevard Saint-Laurent, le métro, les bruits du
centre-ville, etc.
Revenons aux missives reçues par
Franz Jirza qui le font remonter à Vilnius, en Lituanie… En cours de lecture, j’ai pensé que ce
devait une femme qu’il a aimé qui veut reprendre contact, puis à une autre histoire
d’amour, car une femme pouvait bien en cacher une autre… Je ne saurais en dire davantage, au risque de
trop en dévoiler.
En cours de lecture de Libera
me, j’ai songé à Duras dans Navire Night où deux amoureux se parlent
au téléphone, sans jamais se rencontrer. J’ai pensé aussi au roman Les Fous
de Bassan d’Anne Hébert.
Dans Libera
me, on goûte aux regrets, à la nostalgie du pays des ancêtres, au désir et aux réminiscences du passé comme
si tout pouvait se rejouer. Tout ce roman sans dialogues se compose d'une narration de type
omniscient pour observer l’homme et d'une narration introspective superbement
écrite du point d’une femme via des lettres, une écriture que l’on devine
cursive et familière. L’écrivaine traite
brillamment de l’absence, de la solitude, des liens qui se font et se défont,
au fil du temps comme vont les eaux et les remous de la rivière Neris…
Les images et les émotions contenues dans cette histoire sont puissantes et fortes. Cela ferait un très beau film. Avis aux réalisateurs.
Somme toute, je recommande chaleureusement
ce dernier roman de Danielle Dussault publié à Montréal en 2017 aux Éditions
Michel Brûlé.
© texte et photo, Denis Morin, 2018
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