samedi 3 mars 2018

L'allumeuse de Suzanne Myre



On fait de belles surprises en littérature. Il s’avère que Suzanne Myre, nouvelliste et romancière, en est une.  Son nom m’était familier par les couvertures de ses publications antérieures vues sur le site de son éditrice et par des critiques littéraires favorables.

Tout récemment, je suis entré en librairie, intrigué par la couverture de L’allumeuse, recueil de nouvelles paru en 2018 aux Éditions Marchand de feuilles.  Je me suis dit qu’une écrivaine née sur la rue Balzac à Montréal-Nord c’était singulier comme destinée, voire prémonitoire, avant de me diriger vers la caisse.

Ce recueil possède un style percutant, sans mots superflus.  Suzanne Myre y traite des déboires de l’enfance vécue à Montréal-Nord dans les années 1970, mais on peut facilement transposer ces parcelles de vie dans d’autres milieux modestes.  La lecture m’a même ramené à des moments d’intimidation à l’école vécus durant ma propre enfance.  En revanche, j’avais le sourire aux lèvres en lisant une nouvelle dans laquelle on se demande comment détacher des perles de vin rouge ou de sang sur le tissu.  Je fus ému par Frigo, le petit chat abandonné puis adopté.

L’auteure jette un regard intelligent sur la condition humaine où le cynisme et l’empathie vont de pair. Les gamines rebelles, la femme violentée parlant à son enfant à naître, le directeur d’école blasé, tous sont en fait des carencés de tendresse, d’où leur détresse et leur mal de vivre.

Suzanne Myre peint avec des mots les clairs-obscurs de la tragi-comédie qu’est la vie.


© texte et photo, Denis Morin, 2018

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