jeudi 26 décembre 2024

En mémoire des filles de Sylvain Turner

 

Par le passé, j’ai eu la joie de découvrir un excellent poète en la personne de Sylvain Turner avec son recueil In Extremis publié chez TNT.

Quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre qu’il s’était remis à l’écriture avec un premier roman intitulé En mémoire des filles publié aux Éditions Mains libres. Moi, qui ai en horreur les rats, je me permets quand même de satisfaire ma curiosité en lisant ce roman tragique et glauque à souhait.     

En mémoire des filles est un véritable page turner, au point de rester éveillé tard dans la nuit et d'en faire des cauchemars par la suite, tant je ne voulais pas abandonner le narrateur, monsieur Beaupré, veuf, exterminateur de métier, dans la recherche de Laurence, sa fille disparue et sous le joug d'un puissant gang de rue tenant salon de massages érotiques au centre-ville de Montréal.                 

Devant la lenteur des forces policières, notre narrateur décidera de mener l’enquête et de gérer la situation à sa façon. Et s’il parvenait à comprendre le mode de recrutement des victimes ? Sa fille risque-t-elle d’être envoyée dans une autre province ? Au fait, combien de temps pourra-t-elle supporter cet esclavage sexuel ? Et si elle venait à disparaître à jamais, pourrait-il pardonner aux autres ? S’en voudrait-il indéfiniment de son départ ?

Le rythme du roman est haletant. On alterne entre tristesse et colère face à l’exploitation de ces jeunes femmes, des mineures fugueuses à l’aube de leur destinée. J’imagine que cela doit être terrifiant pour un parent de savoir son enfant aux prises de tels geôliers. 

Comme vous l’aurez deviné, Sylvain Turner ne fait pas dans la dentelle. Il dénonce la traite d’êtres humains et défonce des portes. Nous ne sommes pas dans la littérature bon chic bon genre. Ce roman pourrait être aussi bien lu dans un cours d’études littéraires que par des criminologues 

Vivement Sylvain Turner ! À découvrir.

 

 

 


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