William Techer-Perez, c'est l'identité d’un auteur qui a du style comme son écriture qui en a tout autant. En 2021, le directeur littéraire Yoann Laurent-Rouault chez JDH Éditions lui propose de se joindre à la collection Black Files au contenu de suspense et de policier avec le roman La deuxième plume de Franck Bel-Air. Il avait bien vu.
Dans ce roman, nous avons en parallèle un gérant de magasin-entrepôt sur le point de disjoncter qui écrit des romans comme d’autres respirent. Un éditeur lui suggère d’endosser le rôle d’écrivain-fantôme pour un écrivain people à l’inspiration aussi sèche que le désert. Accepté. Marché conclu. Puis, survient la disparition d’une employée.
En parallèle, un policier flemmard et une jeune collègue orpheline d’un père policier enquêtent sur cette même disparition.
L’auteur de ce roman s’interroge à voix haute et avec un humour cynique sur les lettres, le négoce des livres, le talent, le lectorat à qui l’on dicte le goût du jour. Faut-il nécessairement s’isoler, détruire, tout saccager autour de soi pour créer ? Vampirise-t-on l’existence au point d’en écarter les autres de sa ligne de vie ? Y a-t-il lieu de détester l’illustre artiste sous les projecteurs alors que cette complicité mercantile nous relègue inexorablement au placard le plus sombre ?
William Techer-Perez répond à ces questions par la voix de son écrivain-fantôme. Les dialogues entre celui-ci et Franck Bel-Air sont brillants. Je referme ce livre ravi.
À découvrir chez JDH Éditions. Dites-nous William, à quand le prochain opus ?
Extrait :
« Il m’énervait avec
sa manie d’avoir réponse à tout. En un sens nous nous ressemblions. Mis à part
le fait que j’occupais la place de l’ombre, nous n’étions pas si différents :
arrogants, sardoniques, tristes et prosaïques. Deux sous-merdes dont l’une
adulée et l’autre vulgairement anonyme. »
©
Photo, texte du billet, sauf l’extrait de William Techer-Perez, Denis Morin,
2022
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