samedi 21 novembre 2020

Au pavillon de Maud Chayer

 

Maud Chayer possède un parcours à double cursus académique en lettres et en cinéma. Elle travaille dans le milieu du septième art. Elle compte parmi ses projets créatifs trois romans en littérature jeunesse.

La voici de retour avec Au pavillon, un microroman publié en 2020 chez Annika Parance. 

Ce livre est une critique sociale de la petite vie rangée en banlieue nord-américaine. Nous avons le père, un bellâtre séduisant, la mère obsédée par ses rides qui tente des expériences capillaires afin de lutter contre le temps, puis un gamin enjoué, sa sœur à peine plus âgée. Un événement viendra bousculer leur quiétude. Ce sera le drame et les certitudes ébranlées. 

Au-delà de cette histoire bien ficelée, ce sont les petits travers qui sont dépeints. L’homme soucieux de son image, de l’opinion des collègues qui ne perçoit pas la maturité du corps qui le gagne, mais le voit chez son épouse.  Ce couple se lance des ‘’mon amour’’ mais ne fait plus l’amour ou si peu. Les enfants sont appelés à grandir trop vite et à perdre la candeur de cette période.

Sommes-nous plus que l’image de nous-mêmes ? Réussit-on sa vie ou dans la vie ? Nous sommes appelés à titre de lecteurs à aller au-delà de la vie parfaite comme dans la série télévisée Father knows best. Il me semble que nous valons bien plus ces stéréotypes stériles et Maud Chayer sait habilement comment nous le rappeler. 

Voici une invitation à découvrir une nouvelle plume.

Extrait :

« La maison répondait à certains de leurs critères… Les concessions qu’ils avaient dû faire : un quartier semi-prestigieux, pas de garage, pas de salle de bain attenante à leur chambre, pas d’arbres matures sur le terrain et, enfin, l’aspect extérieur de la demeure qui ne correspondait pas à leurs ambitions bourgeoises. Sa femme rêvait d’une (fausse) victorienne dans une rue à nom d’oiseau… mais, leur petit nid d’amour, ils se l’étaient fabriqué dans cet écrin de briques roses au design des années quatre-vingt-dix, finalement. » 

© Photo, billet, sauf l’extrait de Maud Chayer, Denis Morin, 2020


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