Michel X Côté publiait en 2002 aux Éditions Trois-Pistoles le recueil Des
preuves de prédation. Les Amérindiens et les Métis ont compris qu’ils appartenaient
aux paysages et qu’ils étaient une partie intrinsèque de ce monde. Le territoire
ne se définit pas par des bornes de cadastre et des titres de propriété. Loin
de là. Les vents, les saisons, la cime des arbres nous définissent et tissent
notre être.
Le poète déplore cette mainmise blanche et industrielle sur une région telle l’Abitibi que l’on transforme en mines, en collines rasées. Les forêts d’avant restent dans la mémoire du marcheur et du rêveur contemplatif. Il se désole à l’idée du permis à demander pour visiter le lieu où sa mère accoucha autrefois.
L’écrivain souligne aussi les abus de l’homme sur l’homme, le corps du client qui se pose sur celui de la prostituée, l’enfance que l’on achète ailleurs, les victimes de ces conflits militarisés…
Une touche de tristesse amère nous reste au cœur, mais est-ce ainsi que nous souhaitons vivre ? Le poète constate et se désole de l’envers mercantile du décor.
Michel X Côté est un poète québécois à lire, si ce n’est déjà fait.
Extraits :
« Nos jardins sont des champs de mines
Cueille ma douleur mon cœur
J’entends pleurer ma voisine
Nous tenons entre nos mains
Des fruits ensanglantés
Les beaux corps humains
De nos enfants mutilés »
«
Un lac de faille
Au creux d’une main ouverte
Un continent noyé abordant
Aux rivages râpés du ciel
Je vois une fonderie avaler
La dernière clarté d’une ville »
© Photo, texte du billet, sauf les extraits de M. X. Côté, Denis Morin, 2020
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