Marie-Christine Arbour dans PsychoZe publié en 2016 chez
Annika Parance Éditeur nous raconte les déboires de Marie-Christine qui vit une
psychose. Le grand Zorg (Dieu) et des angelots lui apparaissent quand elle cuve
son vin ou quand elle se dessine un œil de chat à la Barbara.
Tout d’abord, j’ouvre la couverture. Je tente de départager la zone de
fracture entre la réalité et la part de fiction. (Je fais un aparté pour ceux
et celles qui se questionnent pour la photo. Elle fut prise à la Gare
Deux-Montagnes, le livre posé sur une ligne fissurée en bordure de quai, à même
l’asphalte ; le jaune est un rappel du jaune de couverture.) Revenons au bouquin. Marie-Christine la
narratrice se questionne sur ses origines canadiennes-françaises ou juives.
Elle sent que son père lui cache son passé. Elle entre en contact avec les
Illuminatoires, groupe composé de marginaux inquiets, conspirationnistes qui voient
ou entendent Dieu, qui consomment les drogues prescrites ou illicites. Soudainement,
nous passons du roman psychologique de cette étudiante trentenaire au polar
après l’extraction du foie de Prométhée, l’un des membres du groupe. Marie-Christine
mène l’enquête, puisque la police a déjà jeté l’éponge.
Marie-Christine manie habilement les réflexions de la narratrice sur la
vie, sur Barthes, la littérature, la beauté comme prison des apparences, le concept
de normalité.
Je referme ce roman envoûtant en me demandant si la fiction et la folie surpassent
la réalité si moche et si pathétique, du moins si prévisible.
Donc, je vous invite fortement à lire les livres de Marie-Christine Arbour,
cette écrivaine singulière qui sort des sentiers battus.
Extrait :
Extrait :
« Elle a accepté
l’invitation de Zoé au Saint-Sulpice, elle enfile un vieux jeans et un
tee-shirt blanc, habillement réglementaire des jeunes. Elle se farde, car elle
veut faire de son visage une contrefaçon. Elle attache ses cheveux d’un châtain
terne qu’elle ne teint plus en blond depuis que Marc l’a quittée. Tout est en
ordre : l’apparence supplante l’être. Elle salue les petits personnages
qui ornent son miroir. Elle existe dans plusieurs mondes à la fois. »
© Photo, texte,
Denis Morin, 2020
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