Marguerite
Paulin et Marie Desjardins, deux femmes de lettres et biographes québécoises
ont publié en 2011 chez Les Éditeurs réunis l’émouvante biographie Nelly
Arcan, de l’autre côté du miroir. Ce titre
évoque pour moi Barbara et sa fascination pour l’amour et la mort.
Qu’en
est-il lorsqu’on est jeune et rebelle ? On veut mener sa vie à sa
manière sans rendre de compte à personne. On connaît la gloire et les paradis
artificiels. Nelly joue (in)consciemment des personnages. Elle se veut intello
et féministe, alors qu’elle arbore une beauté comme appât/apparat. Elle ne veut
pas vieillir, tomber dans l’oubli. Finalement,
tôt ou tard, le mal de vivre se ramasse comme Les feuilles mortes
de Prévert et de Cosma. Nelly Arcan était comme Norma Jean (Marylin Monroe) qui
aurait voulu qu’on la traitât en véritable artiste et non pas comme une poupée
pulpeuse.
Elle aurait pu devenir une Duras du 21e siècle, si la mort n’avait
pas attrapé l’oiselle en vol au bout de sa corde.
Merci aux
deux biographes. Résolution 2020 : Nelly Arcan. À suivre.
Extraits :
« (Mon amie) ne
comprenait pas que j’avais besoin de m’étourdir. J’ai peut-être trop bu, j’ai
peut-être trop snifé. J’ai besoin de m’enivrer. J’ai un côté poète maudit. Je
suis un peu baudelairienne. Je suis une fleur du mal. J’aime l’argent pour
acheter du bonheur. »
« Elle aurait détourné la
tête promptement. Cette fille, ce n’était pas elle. Elle avait pensé, comme sur
ce divan à l’instant même à sa tante et à ses tarots. La maison de Dieu,
présage de catastrophe. Une femme tombant dans le vide. L’impératrice, c’était
elle. »
© Photo, texte du texte,
sauf les extraits des biographes,
Denis Morin, 2019
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