mercredi 14 août 2019

Maison, poésies domestiques et Faut bien manger d'Emanuel Campo


Ce poète aux origines suédoises et françaises, grand, mince, blond, possède un humour cynique, un regard de philosophe sur la vie. Il passe son temps entre la scène où il livre sa poésie, une table sur laquelle il écrit et sa vie de famille.

En 2015, les Éditions la Boucherie littéraire publiaient dans sa collection Sur le billot le recueil Maison, poésies domestiques et, en 2019, dans la même collection Faut bien manger

Les textes sont savoureux, débordent d’esprit, traitent du couple, de la famille, de la société, des communications insensées. On sourit devant l’absurdité de l’existence, mais au fait on pourrait se demander si ce ne sont pas les gens qui tombent dans l’absurdité sans s’en rendre compte. À vous de juger. Ces textes valent la peine d’être lus à voix basse dans le transport public, dans le confort du salon ou sur une scène bien éclairée, micro au bec.

J’ai pris l’habitude de lire lentement la poésie pour en extraire la pensée du poète. Je ne peux qu’espérer que ces deux recueils seront montés sur scène en France et ailleurs pour le bonheur des lecteurs et des auditeurs. À découvrir et à suivre.

Extraits de Maison, poésies domestiques :

« Tu me dis que tu aimes bien la poésie,
En particulier ces courts poèmes japonais
Les sudokus. »

« Tu t’es permis
de m’emprunter mon Bukowski
pour le lire aux toilettes.
Le glamour des premiers jours s’en est allé
comme des chevaux sauvages dans les collines. »

« Elle me dit
de lâcher prise.
Périlleux
quand on habite au huitième. »

Extraits de Faut bien manger :

« Le metteur
en scène
me dit
d’arrêter
de me cacher
derrière
mon texte. »

« Je savais pas que t’écrivais.
Il m’arrive aussi de faire des pâtes.
C’est dingue.
À la sauce tomate.
Et t’arrives à en vivre ?
Seulement si la cuisson ne dépasse pas neuf minutes.
Ça alors. Moi, j’écrivais à la fac, je n’arrêtais pas. Mais après, tu sais comment c’est, l’orientation tout ça. C’est génial de pouvoir vivre de sa passion.
Faut bien manger. »

© Photo, texte du billet,
    sauf les extraits du poète,
    Denis Morin, 2019





Aucun commentaire:

Publier un commentaire