Michel X Côté est poète, parolier, peintre. Il signe
en mai 2019 un superbe recueil L’eau des fontes aux Éditions du Quartz,
à Rouyn-Noranda. Il avait signé en 2014 avec cette maison, le recueil Rivière
errante.
Le poète parcoure des paysages dans ce livre (forêts,
mines, pinède aménagée, parcs, désert) à pied, en songes comme le font les
Amérindiens qui causent avec les anciens ou avec un animal totem, au bout du
pinceau sur une toile, à la pointe du stylo.
Il décrit l’Abitibi de sa jeunesse, voisine de l’Ontario.
Il décrit ses promenades en bordure du Lac des Deux-Montagnes. Il montre des
vieillards rebelles qui fuient la douleur et l’abandon dans les mouroirs de l’État vers
le Nevada ou les Hautes-Laurentides.
Au segment Prodigue du recueil, son écriture m’a rappelé l'émouvante chanson Mon fils de Félix Leclerc.
À force de contemplation et de silence, il devient
ces paysages. Il se les approprie et nous les rend très finement. En fait, je
goûte la force de ses morts derrière l’apparente retenue du poète au quotidien.
On aime de plus en plus !
Extraits :
« ta vie battue s’affale
dans des
chambres de vent et de gel
je ne
sais rien des poisons qui t’ensorcellent »
« des icebergs glissent devant ma porte
avec la
lenteur appuyée
d’un
char allégorique
qui se
serait trompé de rue »
« un loup perdu dans le regard de sa proie
chanson d’errance
et de faim charnelle
je ne me
suis jamais couché sur le papier
dans la
nuit des autres »
« je regarde un paysage
jusqu’à devenir
aussi pâle et ténu
que le dessin au crayon
de ses ombres »
© Photo, billet,
sauf
extraits du poète,
Denis Morin, 2019
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