dimanche 7 avril 2019

Blaise ou la Symphonie inachevée de Josette Hersent


La littérature est une rose des vents qui nous pousse, nous dirige dans toutes les directions si on reste ouvert aux voyages de l’imaginaire. Ainsi, une de mes abonnés sur Twitter que je suis également, Josette Hersent, une poète normande enclenche un jour une conversation.

Nous nous sommes demandés si nous avions des points en commun, à part une certaine réserve sur les réseaux sociaux. Bref, nous n’étalons pas nos vies respectives du matin au soir. Elle s’intéresse à la question du deuil, moi aussi. Lors d’une brève recherche, je vois poindre le prénom Blaise. Je lui confie que je suis né en la fête de Saint Blaise de Césarée. Nous avons donc en commun : Blaise, elle le sien, moi le saint.

Puis j’ai plongé dans ce recueil Blaise ou la Symphonie inachevée paru en 2009 aux Éditions du Chameau, à Dozulé, en France.  Elle nous décrit son Blaise, fils sympathique et cordial avec tous et chacun, musicien talentueux, citoyen impliqué en politique, cet homme élégant, doux, beau. Blaise, ce garçon altruiste se préoccupait de la cérémonie des adieux, du moment où on laisse sa mère, sa sœur si complice, sa nièce avec qui il ne jouerait plus au piano à quatre mains.

Sa mère, ayant porté ce fils si aimable, nous le rend en partageant par touches délicates des moments de vie. Par sa plume, Blaise, du moins, son souvenir, respire, évolue, de l’autre côté du miroir, comme le chantait Barbara.

Si ce recueil est un cri de douleur après la perte du fils chéri, il est surtout un très lumineux hommage à un être superbe, trop tôt disparu.

Extraits :

« Je voudrais t’offrir ma place de cinéma
Dur de faire sans toi des choses aussi banales
Ce sont ces instants de vie qui font le plus mal
Je regardais ce siège… tu n’y étais pas. »

« C’est une photo que ma main, dans un geste…
Spontané, s’est trouvée attirer à frôler
Et du reflet de ton image qui me reste
Mes doigts ne peuvent aisément se détacher. »

« Ce garçon, ce bébé, tu ne l’as pas pleuré
Chaque étape de vie le faisait évoluer
Quand tu ne le « voyais » plus, pourtant il était…
Et mon âme, aujourd’hui, elle, ne t’a pas quitté. »


© Photo, texte, sauf les extraits de la poète,
    Denis Morin, 2019


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