samedi 12 janvier 2019

La troisième personne de Danielle Dussault



Danielle Dussault tient une place singulière dans les lettres au Québec.  Son écriture intimiste me rappelle Les causeuses de Camille Claudel, soit des femmes au bain discutant entre elles. On est dans l’ordre des confidences.

Paru en 2018 chez Druide, dans la collection Écarts, l’écrivaine Danielle Dussault nous livre une fois de plus un petit bijou avec La troisième personne.  À noter Le signal, de Rémi Dussault, son frère, œuvre intemporelle et splendide qui illustre le roman.

On fait la connaissance de Marie (qui souhaitait se détacher de l'amant, mais qui fut anéantie par le suicide de celui-ci), d’Isa (enseignante marginale et rêveuse, écrivaine en devenir) et Xuân Lan (femme vietnamienne qui quitte un homme plus vieux qu’elle et qui parcourt des paysages d’Orient).

Parfois une femme se confie au je, tantôt on raconte la vie d’une autre au tu, sans oublier le elle qui n’est jamais bien loin.  C’est une habile façon de livrer des personnages à notre regard de lecteur.

Danielle Dussault nous livre le juste constat que ces femmes habitent en elle. La romancière se fait poupée gigogne : mère, sœur, amie d’autres vies quelque part sur Terre en parallèle à la sienne. J’ose avancer que Danielle Dussault par la finesse de sa plume, l’expression des sentiments et la justesse des mots rejoint la musique intérieure de Marguerite Duras et la puissance évocatrice d’Anne Hébert.  De la grande littérature, rien de moins.

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